C'est devant une salle à 85 % remplie que Victor Quijada et son Rubberbandance Group (RBDG) se sont produits hier au Théâtre du Centre national des Arts pour le spectacle d'ouverture de l'événement HIP HOP 360, présenté par Festival Danse Canada. Et quelle foule hétéroclite et enthousiaste y était réuni! Il faut dire que l'entrain nous gagne rapidement devant la signature distincte de Quijada dans ses chorégraphies
Victor Quijada et Anne Plamondon de Rubberbandance Group. Photo: Jean-Sébastien Cossette / jeanseb.zenfolio.com |
énergiques et d'une puissance virile unique Spécialement la pièce d'ouverture intitulée Secret Service où quatre danseurs masculins évoluaient dans une danse fluide tout en étant cassante typique de Quijada. Et c'est ce qui fait justement tout l'intérêt du RBDG: cette hybride de la danse qu'il a réussi à forger au fil des ans. Ce dernier, né de parents mexicains, a grandi à Los Angeles et y a appris les rudiments du breakdance dans les «cercles» hip hop qui se formaient dans les clubs de nuit fréquentés. À New York plus tard, il étudiera le ballet classique assidûment pendant quelques années. Arrivé à Montréal, il joint les Grands Ballets canadiens, tout en continuant à pratiquer le breakdance en oiseau de nuit. Tranquillement, il réunit des collègues en danse et leur enseigne quelques chorégraphies de son cru où il allie différentes influences: break, ballet classique, danse moderne et contemporaine. Il se fera rapidement remarquer comme chorégraphe et formera ensuite sa propre compagnie.
Depuis, il parcoure le globe avec ses danseurs chevronnés. Spécialement cette virtuose Anne Plamondon qui est sa partenaire de premier plan. Lors de l'entrevue, il confiait qu'elle avait en quelque sorte valider son travail par sa façon d'interpréter ses chorégraphies. On comprend son coup de foudre lorsqu'on la voit évoluer sur scène.
Enfin, pour vous résumer rapidement la soirée d'hier, le premier acte était composé de six pièces: de calibre inégal, l'ensemble était tout de même très intéressant. À noter la grande variété de musique qui allie toujours à merveille le langage chorégraphique de Quijada : on a droit autant à Prokofiev, Vivaldi et Verdi qu'à Saul Willams, Marin Marais et Gotan Project. On remarque cependant que les chorégraphies, bien que tout à fait novatrices dans leur genre, avaient parfois la faiblesse d'être trop cadencées aux musiques, si bien qu'on aurait espéré que Quijada ose un peu plus à ce niveau-là. Mais j'ai comme l'impression que ça viendra.
Le deuxième acte était constitué de la pièce Hasta la proxima, première création de RBDG. Si les tableaux s'enchaînent à une vitesse effréné, dans un ordre pas toujours convaincant, il reste que le duo qu'exécute Quijada et sa complice Anne Plamondon est d'une beauté et d'une force inouïe. On aurait voulu que ça ne se termine jamais.
Mais la belle soirée pris fin et c'est devant une assemblée emballée et emballante que RBDG repliera bagages. En attendant une prochaine visite! Parce qu'on en espère plus des comme celles-là!