BloguesPop Culture Gatineau

Le jazz soft de Pink Martini

Hier soir, Pink Martini se produisait à Ottawa pour la première fois après 13 ans de carrière et 3 albums! Il était temps, me direz-vous! Et c'est le festival jazz qui l'avait à son horaire!
Environ 5000 personnes s'étaient donc massées au parc de la Confédération, malgré la menace d'un orage, pour entendre la musique «plurielle» de la formation de Portland de 12 musiciens. Et s'ils sont tous chevronnés et inspirés sur scène, le charme de Pink Martini revient beaucoup à la sulfureuse et irrésistible chanteuse China Forbes qui a une voix qui rendrait nostalgique un enfant de 3 ans!! Quelques pièces instrumentales parsèment les albums de la formation, mais China réchauffe à tout coup les autres titres chantés en français, en anglais, en portugais, en espagnol, arabe, japonais et tutti quanti. Je vous avais dit qu'elle était exceptionnelle?
Ainsi, le mélange des genres musicaux – rétro, jazz, latino, lounge et classique – est de mise chez Pink Martini et les influences sont variés, compte tenu que les 12 musiciens sont issus de différents milieux et sont d'origine différente. Autant de confections signées China Forbes et Thomas M. Lauderdale (deux leaders de la formation), revisitant des succès d'une autre époque et offrant ses compositions soignées. On pense comédies musicales anciennes, musiques de films qui habitent notre esprit longtemps après le générique…
Le groupe nous a donc gracié de différentes titres (24 en tout, en plus de 2 rappels! Généreux!), pigeant allègrement dans les 3 albums, dont le dernier laisse une belle place aux chansons appartenant à une autre époque. À ma grande surprise, c'est avec le Boléro de Ravel qu'ils firent leur entrée en matière hier soir (je maudis gentiment le festival des montgolfières de Gatineau de m'avoir gâté les oreilles avec cette pièce jouée en boucle lors des envolées!), pour une interprétation charmante, malgré tout – quand c'est signé Pink Martini quand même!! Parmi les pièces les plus marquantes de la soirée, soulignons Sympathique (qui entonne l'air connu qui les a fait connaître à leurs débuts «Je ne veux pas travailler.»), Lilly, Veronique (chantée par le tromboniste à la voix douce, Robert Taylor), City of Light, la pièce arabe qui date de 1957 Bukra wb'ado, la magistrale Praeludium & Allegro (avec le magnifique violon de Paloma Griffin), et la chanson-titre du dernier album Hey Eugene, pour finir le spectacle avec les titres affectionnés: Hang on Little tomato, Clementine et Malagueña, alors que le rappel offrait Aspettami et la jolie Brasil.
Très beau baptême donc pour Pink Martini dans la capitale, eux qui ont eu le bon goût de s'adresser à la foule autant en français qu'en anglais! (Je pense qu'ils se sont fait des amis!!!)