Je suis allée voir Saltimbanco du Cirque du Soleil hier à la Place Banque Scotia. Ottawa était la deuxième ville visitée par la troupe dans cette version du spectacle reconfigurée pour les arénas. Après Quidam l'été dernier, Saltimbanco était le deuxième spectacle que je voyais du Cirque et je dois dire que j'ai été un peu déçue. Je connais la réputation, la grande créativité, la prouesse artistique et la beauté esthétique de la compagnie et je dois dire que ce spectacle créé en 1992 n'a pas si bien vieilli que cela. C'est que j'estime que le Québec est entré dans une nouvelle vague pour les arts du cirque, véhiculé notamment par des jeunes compagnies tels le Cirque Éloize et les 7 Doigts de la main et le Cirque du Soleil avait bien suivi cette évolution avec ses nouvelles créations. Ce spectacle cependant appartient à ce que le cirque a été. Oui, je sais qu'il émerveillera les enfants et c'est mission accompli dans ce sens-là. Mais je crois que les vaillants acrobates de la compagnie ont mieux à offrir que ce que ce spectacle propose. Premièrement, les couleurs, très «fashion» dans les années 90 jurent un peu aujourd'hui, même si au cirque, on peut tout se permettre ou presque. On aurait peut-être dû réactualiser les mouvements de danse: les grands mouvements ronds du bras, les chassés-croisés et les numéros de claquette typiques sont beaucoup moins appréciables aujourd'hui. Le numéro de la jonglerie ne m'a pas comblé non plus.
Le numéro de duo trapèze Source: Crédit costume: Dominique Lemieux Photo: Camirand © Cirque du Soleil Inc. |
Je préfère de loin les numéros qui allient mouvement, acrobatie et poésie ou encore les numéros où de pitres clowns font intervenir des gens du public à ceux où on lancent des balles. Le numéro des boleadoras était très réussi aussi (d'origine argentine, ces instruments de percussion sont composés d'un poids fixé à l'extrémité d'une corde que les artistes font tourner dans tous les sens et à une vitesse phénoménale), mais je ne suis pas certaine qu'il est mis en valeur là où il est placé dans le spectacle. Enfin, les numéros de duo trapèze – où deux soeurs jumelles se prêtent à un ballet aérien à couper le souffle – et de bungees – où quatre artistes s'élancent et rebondissent dans une magnifique chorégraphie sur un chant d'opéra – étaient les plus réussis pour leur évocation poétique. Il faut dire aussi que je ne suis pas folle des spectacles d'aréna. La moitié de ma «vue» était comblé par les gradins hier lorsque je regardais la scène, alors que si je repense à Quidam que j'ai vu sous chapiteau: tout le spectacle nous entourant, en haut, en bas, sur les côtés! Enfin, cela ne me découragera certes pas à courir voir les spectacles du Cirque du soleil, mais celui-ci était moins épatant que je le pensais. Mais pour voir avec la famille, c'est tout à propos!