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Fort-Mac: pas le coup de coeur attendu…

 
Daniel Cournoyer
Photo: L'UniThéâtre

S'il y aune pièce qui en avait surpris plus d'un lors de l'édition 2005 du Festival Zones Théâtrales était sans aucun doute Cowboy Poétré de l'UniThéâtre d'Edmonton. Cette mise en scène de son directeur artistique Daniel Cournoyer nous avait estomaqué par son originalité, mais aussi par sa façon somme toute différente d'approcher le théâtre. J'attendais donc avec appréhension la nouvelle production de Cournoyer qui signe la mise en scène cette fois de Fort-Mac, un texte de Marc Prescott qui traite de l'attrait de la richesse en Alberta avec le rêve de l'or noir issu des sables bitumineux. On y découvre trois indomptables personnages, Jaypee, Mimi et Kiki, qui souhaitent «faire la piasse» à Fort MacMurray. Ici, on est à peu près dans la même esthétique que dans Cow-Boy Poétré, dans un décor tout-ce qu'il y a de plus naturaliste. Le ton hachuré de la langue et les personnages d'insoumis rappellent aussi la pièce précédente de Cournoyer. Mais ce ne sera pas l'enchantement comme lors de sa dernière visite. On y retrouve certes l'excellent comédien Joey Lespérance (découvert dans Cowboy) – qui se n'a rien à envier aux meilleurs comédiens du petit et grand écran! -, mais on constate malheureusement que les deux comédiennes qui l'accompagnent ne font pas le poids. Joey qui joue dans un registre réaliste est contrecarré par Mireille Moquin dans le rôle de Kiki, qui joue dans un registre quasi caricatural. On aurait pourtant souhaité croire à la douce folie de son personnage, pour croire ce qui était à venir: sa déchéance. Mais le comédien Steve Jodoin sauvera quelque peu les meubles. Quand à la pièce à proprement parler. Si la première moitié m'avait enchanté, mon enthousiasme s'éteignit dans la deuxième partie. Je n'ai pas aimé cette «fin imminente» que Kiki nous annonçait dès le départ. Elle aurait pu être grandiose, mémorable, émouvante, mais on reste de glace devant les témoignages supposément tristes des personnages. Enfin, ça n'aura pas été le coup de coeur cette année, mais pour le propos de la pièce – qui retrace une réalité albertaine méconnue par plusieurs – cela vaut tout de même la chandelle.
Une deuxième représentation aura lieu ce soir à 20h à la salle académique de l'Université d'Ottawa. Info: www.nac-cna.ca/zones

Photo: Ed Ellis