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Une bien belle promesse

 
Photo: Robert Etcheverry

Je me souviens que j'avais vu les publicités à la télévision lorsque La Promesse de l'aube avait été créé en 2005 à l'Espace Go (Montréal) et je m'étais tout de suite dit que je voulais voir ce spectacle! Deux années plus tard, la salle Odyssée de la Maison de la culture de Gatineau le présentait pour deux soirs, vendredi et samedi dernier. Je n'allais pas manquer ça! Après une visite bienheureuse au RDV des saveurs de l'Outaouais, je suis donc allé voir cette pièce, une adaptation du cinéaste André Melançon du récit autobiographique La Promesse de l'aube de Romain Gary. Première impression lorsqu'on sort de ce spectacle: on a envie de lire l'oeuvre entière de Gary pour retrouver cette sensibilité, cet humour, ce talent pour dire les choses. D'abord, disons que La Promesse de l'aube est comme un hommage de Gary à sa mère. Cette autorité maternelle qui l'a poussé à être l'artiste qu'il a été, envers et contre tous. Si cet amour et ce dévouement envers ce fils peut sembler étouffant à prime abord, Gary (personnifié en trois temps par Gabriel Favreau, Éric Paulhus et en narration par Patrick Goyette) témoigne surtout de la tendresse de sa mère et de l'éternelle reconnaissance qu'il a éprouvé envers elle. Avec un décor simplissime, André Melançon a donc réussi à nous faire voir et entendre la pensée de Gary et nous évoluons avec lui, depuis sa tendre enfance, en passant par la guerre et son retour au bercail. Si on devine parfois son oeil de cinéaste, c'est néanmoins une adaptation théâtrale sans reproche que propose Melançon. Et que dire de sa distribution! D'abord, sa compagne dans la vie, la sublime Andrée Lachapelle est tout simplement renversante. On la voit vieillir sous nos yeux, si bien qu'on a peur qu'elle tombe véritablement dans l'escalier, alors que c'est son personnage qui défaillit. Sa voix, son corps, tout traduit, respire le personnage. Rares sont ces grands interprètes au théâtre et elle en est une! Patrick Goyette a su bien camper l'ironie et l'humour de Gary et si les critiques montréalaises lui ont reprochés de ne pas être à l'aise avec la langue soutenu de Gary, rien de paraissait dans la présente présentation. C'est qu'il se l'est maintenant bien mis en bouche, semble-t-il! Mention spéciale pour le jeune Favreau (petit-fils de Sol) encore tout jeune et si talentueux. Aussi, Paul Savoie est toujours aussi surprenant dans la multitude de rôles qu'il doit camper. Enfin, ce fût un beau voyage tendre et émouvant dans l'univers de Gary et si vous avez des ouvrages à me conseiller avec lesquels commencer, j'attends vos courriels!