BloguesPop Culture Gatineau

Retour sur le RV de la BD de Gatineau!

 

Je n'avais pas encore eu la chance de revenir sur le Rendez-vous de la bande dessinée de Gatineau qui se tenait la fin de semaine passée et voilà qu'en ce mercredi après-midi ensoleillé, je prends quelques minutes pour vous faire part de quelques impressions.
D'abord, ma grande découverte de ce RDV a été le premier album de la jeune bédéiste Zviane (Sylvie-Anne Ménard de son vrai nom) qui est représenté par l'écurie de Mécanique générale – une maison d'édition de la bande dessinée qui publie quelques des meilleurs bédéiste du Québec à mon humble avis!!!
La plus jolie fin du monde de Zviane m'accompagne depuis quelques jours déjà. puisque copieux album que celui-là : c'est plutôt rare en bande dessinée que l'on ponde un ouvrage de 300 pages! C'est que Zviane s'inscrit dans cette nouvelle vague de la bédé «journal intime» compilée à même son blogue (www.zviane.com) – un peu comme on l'a vu l'an dernier avec la Gatinoise Iris.
Dès les premières pages, on saisit bien le personnage qui nous parle: Zviane elle-même! -finissante au baccalauréat de la faculté de musique de l'Université de Montréal en composition qui se passionne aussi pour le dessin. On suit donc la «joyeuse lurrone» au fil de ses tergiversations entre la carrière de compositrice et de bédéiste, ainsi que tous les soubresauts de son quotidien, entre les planches à terminer, les partitions de piano, les problèmes financiers et les souvenirs remâchés. J'ai particulièrement aimé la planche où elle fait le ménage de sa garde-robe et où elle jette tous les cossins de son enfance et de son adolescence en relisant tout, reconsidérant chaque objet pour ensuite essayer autant que possible d'emplir des sacs verts – cela m'étais assez familier.
Bref, ce premier album de Zviane se distingue par son ton vif, son humour «nature» et de ces dessins qui vous décrochent des tonnes de sourires!
***

 

J'aimerais aussi dire un mot sur la nouvelle fanzine du Studio Premières Lignes qui, du coup lance la collection 4 X 4 (le petit livret fait effectivement 4 pouces par 4 pouces – il se glisse donc aisément dans une poche de chemise ou de jeans!) Gaiement intitulé Gougounes de plage et gants de docteur, le petit ouvrage réunit des bédéistes de talent tels que André St-Georges, Nicolas Lockhead, Pierre Savard, pour ne nommer que ceux-ci. Les histoires se déroulent parfois plusieurs pages ou sur une seule. J'ai particulièrement apprécié les dessins rigolos de Caroline Morin et ceux, plus percutants de Emjie. À se procurer auprès des bonnes librairies ou alors auprès du studio: www.premiereslignes.ca
***
Sur une autre note, je voulais vous faire part de mes impressions générales du RDV cette année. À dire vrai, je n'ai pas été aussi emballée par cette édition que la précédente. J'avais trouvé l'an dernier que le Rendez-vous avait pris un vent de fraîcheur notamment avec l'exposition d'ouverture du Studio Premières Lignes – audacieux. La liste d'invités respirait aussi le renouveau : la Finlande était le pays d'honneur et des invités tels Jimmy Beaulieu côtoyaient les Jean-Louis Tripp (France), Stefano Ricci (Italie) et Gisèle Lagacé (Nouveau-

 

Brunswick). La liste d'invités cette année contenait principalement des Français et des Belges et on ne sentait pas le dynamisme de l'an dernier. De plus les activités qui jalonnaient l'événement semblaient retourner dix ans en arrière avec le débat «Êtes-vous Franquin ou Hergé?» Il me semble que nous sommes rendus plus loin en terme de bédé au Québec, non.? Et dans le monde, puisqu'il ne faut pas oublier que le RDV utilise le vocable «international». Étrangement, les membres de Studio Premières Lignes étaient que très peu impliqués par rapport aux années précédentes. Il s'agit pourtant de la seule maison d'édition de la bande dessinée dans la région! Tensions en la demeure? Je ne saurais dire, mais il me semble que le regard neuf que nous offrait cet événement l'an dernier est revenu là où il était lorsque l'événement se tenait encore entre les murs d'un centre d'achat! Je salue cependant les volets expositions de l'édition qui se terminaient dimanche (avec Emmanuel Lepage, Les Nombrils et Les Invincibles notamment), la liste d'invités tout de même impressionnante (qui comprenait des anglophones Ontariens, belle initiative!) et la qualité des installations au Musée canadien des civilisations. Mais pour le petit «pep» qui m'avait tant enchantée l'an dernier, faudra repasser.