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Bélanger se matérialise à Ottawa

 

Il y avait 5 ans que Daniel Bélanger ne s'était pas présenté en salle dans la région. Et c'est dans une humeur du tonnerre qu'il s'est manifesté ce soir. «J'ai le souvenir d'une soirée en votre compagnie. Vous aviez été généreux et exubérants!», a-t-il lancé en guise d'introduction. C'est campé dans un décor qui s'apparente à un toit d'immeuble qu'il amorce le spectacle avec des titres du nouvel album, brillamment intitulé L'échec du matériel. Et ce show est bien à l'image de ce dernier effort, très «groundé», laissant une grande place aérienne à la guitare, délaissant quelque peu (pas trop) les bidouillages électroniques. Il a poursuivi ses explorations et fouillé dans ses tiroirs des Insomniaques s'amusent, de Quatre saisons dans le désordre et de Rêver mieux, parfois avec fidélité, ou infidélité, revisitant ses classiques avec aise. Dans Le Parapluie, la «jeune fille» et sa «maille à la cheville» avait changée pour une «vieille fille», Ensorcelé prenait des tournures plus rock et la poétique Voix lactée (en rappel) avait des échos vaporeux. Il y a eu de ces moments ou le temps était suspendu, l'espace de quelques notes: La Fin de l'homme où «l'homme» était seul avec sa guitare devant des milliers de paires de billes braquées sur lui, exaltées.
Et il y avait ses moments où Bélanger nous surprenait dans le détour, taquin, pince-sans-rire, avec ses risibles solos corporels. Très peu loquace mais ô combien efficace avec ses mimiques, ses simagrées et autres divagations chantées.
On constate également que le grand D. a minutieusement choisi la voix évanescente qui allait se coller à la sienne – celle de Coco Thompson – et qu'il s'est comme toujours entouré de musiciens chevronnés, Dan Thouin (claviers) et Tony Albino (exceptionnellement à la batterie), mais aussi l'excellent jeune guitariste Joe Grass.
Il y avait longtemps qu'on l'attendait, il s'est matérialisé, a épaté et s'en retourne, clopin-clopant.
Prochaine visite en ces sols: le 14 février à la salle Jean-Despréz de Gatineau où il se produira en solo.