Il y a un méga ‘buzz' en ce moment autour de Louis-José Houde. Normal, l'humoriste chouchou des Québecois a fait sa rentrée montréalaise le 5 février dernier avec son deuxième one-man show intitulé Suivre la parade (qui aurait tout aussi bien pu s'intituler L'Échec du matériel si le titre n'avait pas déjà été pris, a fait savoir le principal intéressé) et cela est bien entendu suivi d'une méga-tournée au Québec dans tous ses moindres coins et racoins. L'Outaouais devra prendre son mal en patience puisque le finfinot ne se montrera pas le bout du nez avant novembre – les 14 et 15 à la salle Southam du CNA. Mais il ne faut pas bouder l'artiste puisque les Gatinois ont pu voir le spectacle en primeur tout au long de l'été 2007, alors qu'il complétait un "rôdage" bien rond (plus de 25 000 billets vendus quand même!) Bien que tout y soit réglé au quart de tour, le spectacle de Louis-José Houde a certainement évolué depuis juillet 2007 où j'ai assisté à cette grande première. Voici tout de même des extraits de ce que j'en avais pensé alors:
«Houde se pointe sur scène sous une pluie de spotlights et une musique rock qui le fait débarquer en star. Et il ne faut pas plus de décorum pour qu'il enclenche ses séries d'observations, commentaires, anecdotes et historiettes qui tiendra son public en haleine ou plutôt en bouffements de rire jusqu'à l'entracte. Parmi les anecdotes plus concrètes, il abordera sa malchance avec tout ce qu'il achète, effleurera les sujets politiques et expliquera son expérience à titre d'agent recenseur lorsqu'il avait 19 ans, n'ayant eu d'autres choix que d'être jumelé à un Ontarien de 65 ans dénommé Reynald qui était fort (dés)agréable. Il en profitera pour lancer une tuile à Loblaws: «Je m'étais pourtant promis que je ne travaillerais plus jamais avec un géant ontarien!
Dans cette première partie, il abuse abondamment de sa recette gagnante qui consiste à lancer une tonne d'information dans un débit rapide avec des petites disjonctions qui font de lui un génie en humour: quand il reprend certaines formules en anglais, quand il fait des parenthèses énergiques qui frôlent l'absurde, etc. C'est là où L.-J. me gagne totalement et c'est là aussi où je trouve qu'il rejoint sa génération qui a grandi avec ce type d'interjections disjonctées (je sais pas d'où ça vient, mais je sais que ça nous appartient!!)
La deuxième partie nous présente un clown un peu moins volage. Il retourne en enfance pour raconter un formidable voyage en Gaspésie alors qu'il avait neuf ans avec aventures de tente-roulotte et de camping en prime. Il bifurque vers son voyage en Guadeloupe où il avait pris le pire coup de soleil à vie! Il plonge ensuite dans l'histoire du divorce récent de ses parents après 36 ans de mariage: de la peine qu'il a vécu à vivre cette épreuve en tant qu'adulte. Il déconne un peu moins et la fréquence des rires ralentit.
Il tombe ensuite dans la partie la plus sentie et courageuse du spectacle où il raconte « la vision du gars» dans l'avortement : son ex-copine s'était fait avorter "dans un commun accord du couple", après être accidentellement tombé enceinte. Il raconte sa détresse, surtout après que son amie de cœur l'aie quitté.
Il boucle le tout avec une sorte d'hommage aux momans et popas de ce monde, de leur odeur et habitudes si réconfortantes. Attendrissant comme seul L-J peut le faire!
À prime abord, j'avais été un peu déçue de constater à l'entrevue qu'au niveau du style, ce deuxième spectacle ne marquait pas d'évolution significative avec le premier – joué près de 500 fois!! – mais j'avais tort de penser ainsi. Louis-José a une recette gagnante et il serait bien hasardeux de vouloir trop s'en éloigner. Et pourquoi ne pas poursuivre dans cette veine puisqu'il est seul à en avoir le secret! Malgré tout, on constate qu'il est plus mature, lucide et engagé qu'avant. Et ces nouveaux apparats lui vont bien! Ses anecdotes sont réellement proches de lui puisque réellement vécues. Réussite sur toute la ligne!»
Pour connaître les dates de la méga-tournée de Louis-José Houde: www.louisjosehoude.com (un site fort réussi d'ailleurs où L-J nous jase ça!)