BloguesPop Culture Gatineau

Badouri fait son cinéma…

Rachid Badouri offrait hier sa première d'une série de trois supplémentaires à la salle Odyssée de la Maison de la culture de Gatineau. J'avais bien hâte de voir comment se débrouillait sur scène la nouvelle coqueluche de l'humour à l'apparence soigné que l'on a pu voir dans les publicités de Nez rouge et de Loto Québec. Dans son premier solo Arrête ton cinéma, le Lavallois d'origine marocaine propose un amalgame de «steppettes», de stand up et de performances physiques bien dosé qui résume bien le personnage qu'est Rachid Badouri. Il s'amuse ainsi à relater les différentes phases qu'il a traversées à l'adolescence, passant du jeune friand des Ninja Turtles, au grand fan de Michael Jackson pour ensuite passer du style fresh à celui de «gino». (On n'est d'ailleurs pas tout à fait certains qu'il soit sorti de ce dernier, avec ses vêtements du Château, ses boucles d'oreilles scintillantes et ses initiales au collet de ses chemises! M'enfin!) C'est d'ailleurs dans ce segment que Badouri montre ses talents de danseur et de performeur, y allant de quelques pas de danse qui laissent penser que l'humoriste s'est vraiment fait plaisir en écrivant ce spectacle. N'est-ce pas ce que vous feriez aussi si vous aviez à monter votre propre spectzcle solo: puiser dans ce que vous aimez, dans ce que vous connaissez, dans ce qui vous passionnait naguère et qui traduit encore qui vous êtes aujourd'hui? Sur ce plan, Badouri mise juste en proposant différentes facettes de sa personnalité. Il est aussi un surdoué des accents et des langues, autre sujet le passionnant et qu'il exploite en racontant son expérience en tant qu'animateur de mariages multiculturels. Badouri relate aussi ses années en tant qu'agent de bord – un segment tout aussi comique où il raconte les stupidités que les clients peuvent demander sur un vol et l'entraînement douteux qu'il a reçu dans un cas d'amerrissage… Badouri relate aussi, dans la seconde partie du spectacle, son premier voyage dans le village natal de ses parents au Maroc; son choc culturel, surtout, alors qu'il rencontrait des membres de sa famillepour la première fois et qu'il s'immergeait dans le bain d'une culture si familière et étrangère à la fois pour le jeune homme qu'il était alors. Il rend aussi un bel hommage à ses parents dans ce spectacle d'au moins deux heures où on s'amuse ferme et dont on ressort survolté et prêt à aller danser ou fêter toute la nuit!

Après les applaudissements, Badouri a pris le temps d'expliquer la relation particulière qu'il avait avec le public de la région – «ouais, ouais!», direz-vous, mais il avait l'air des plus sincères. Il a donc pris le temps – à la manière de Louis-José Houde – de répondre aux questions de la salle, ce qui a débouché sur quelques anecdotes intéressantes qui a pu prouver que, contrairement à quelques autres de ses acolytes du monde humoristique québécois, Badouri a le don naturel de faire rire et de charmer… Deux autres occasions de voir Badouri à Gatineau: les 28 et 29 octobre à la salle Odyssée.