J'avais été ébouriffée, éblouie par la production Oxygène l'an dernier, un texte du Russe Ivan Viripaev qui nous arrivait de Bruxelles dans une mise en scène de Galin Stoev. Au sortir de la salle, je n'avais qu'une chose en tête: j'en voulais encore de ce théâtre hors-norme qui jouait sur la présence des acteurs sur scène en synergie avec le public! Je retrouvais une énergie qui m'avait tant séduite chez Marie Brassard… Celle de mettre la musique au profit du théâtre… de rythmer la parole de façon à ce que l'auditeur, qui s'abandonne dans une écoute musicale, ait accès à un autre niveau de sens…
J'étais donc plus qu'heureuse que cette même équipe, Galin Stoev en tête, revienne avec un nouveau texte de Viripaev, Genèse n° 2, dans un spectacle tout aussi éblouissant! La genèse elle-même du spectacle est décoiffante: le texte a été acheminé à Viripaev d'un psychiatre et est signé d'Antonina Velikanova, une femme internée dans un hôpital pour schizophrénie. À ce "délire complet" tel que décrit par Galin Stoev, Viripaev ajoute des couplets comiques et des lettres échangés avec Antonina.
Le spectacle est si complexe que je n'essaierai pas de vous le décrire ici. Je vous le suggère fortement, voilà tout. En espérant qu'il reste des billets. Et en formulant le souhait que ce ne sera pas la dernière visite pour cette équipe et pour le metteur en scène Galin Stoev qui anime le 9e laboratoire de mise en scène du Théâtre français du CNA.