Leslie Feist a littéralement ébloui les quelque 25 000 spectateurs s'étant massés devant la scène Bank of America au Bluesfest d'Ottawa vendredi soir. Il faut dire que la chanteuse a connu un regain de popularité après avoir raflé cinq prix Junos lors de la dernière cérémonie. Voilà un an qu'elle a lancé The Reminder, un album de compositions originales qui faisait suite à Let it die qui était constitué de reprises de succès plus ou moins populaires.
Avec une attention particulière à la présentation scénique, Feist est apparue derrière une toile blanche bougeant au rythme de sa première chanson a capella, à la manière des ombres chinoises. Quatre musiciens l'ont ensuite rejointe sur scène pour entamer une suite de pièces rock, appuyées par des éléments scéniques fort intéressants et théâtraux, tel la boule disco au coin gauche supérieur qui tournait, projetant un mouvement d'étoiles sur trois lunes en rotation et ces images évocatrices, diffusées sur l'écran d'arrière-scène, avec un projecteur de transparents. Une jeune femme est d'ailleurs en mouvement tout au long du spectacle pour tantôt souffler des plumes blanches sur la tête de Feist, ou tantôt animer les images d'arrière-scène. C'est ainsi qu'on a pu voir le mouvements de vague, une maison où pousse des fleurs, la silhouette de Feist portant un collier de perles, des oiseaux volants sur un coucher de soleil… Tout ça par l'entremise de dessins sur transparent. Ingénieux.
Quatre musiciens chevronnés étaient à ses côtés, alternant les multiples instruments, mais même lorsque la chanteuse de 32 ans se trouve seule sur scène avec sa guitare, on ne sent la performance réduit en aucun temps. Cette jolie étoile a un charme indéniable, une énergie pétillante sur scène et ma foi, un grand talent à la guitare – elle aura touché à quatre guitares différentes, sans s'asseoir au piano cette fois.
Feist s'est gardé de ne pas trop parler pendant la performance, puisque ces minutes écoulées s'avèrent des minutes où elle ne chante pas, dira-t-elle… Mais elle a quand même signifié son bonheur d'être là pendant la soirée, en soulignant en dérision que c'était beaucoup plus agréable que sur la colline parlementaire un 1er juillet (où elle se produisait l'an dernier). Les moments les plus forts du spectacle ont été lorsqu'elle a entamé les notes de ses délicieuses 1,2,3,4 (surtout popularisée grâce à la publicité de IPod, mais aussi les pièces Sea Lion Woman, Gatekeeper et I Feel It All. En fin de parcours, dans un rappel où elle se pressait de faire trois chansons avant de se faire éjecter de la scène, elle a demandé au public d'être présent lors de sa performance à Ottawa cet automne, puisqu'il est nécessaire d'avoir beaucoup de spectateurs pour remplir cette salle, disait-elle. Une petite visite sur son site m'a permis de constater qu'elle se produira à la salle Southam du Centre national des Arts le 25 octobre. Hourra!
Le Bluesfest se poursuit, garder un œil sur ce blogue où le journaliste musical Philippe Alarie et moi-même déposerons ici les commentaires d'après spectacle.