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MacLeod fesse fort!

Peter MacLeod donnait hier la première d'une série de représentations à la salle Odyssée de la Maison de la culture de Gatineau. En tournée depuis 2007, son spectacle MacLeod3: Troisième Round effectuera sa rentrée montréalaise à l'automne.

Certainement plus en contrôle de ses moyens, Peter MacLeod est toujours aussi grinçant, mais il a ajouté une bonne couche de substance à sa tartinade beaucoup plutôt salée que sucrée en traitant de troubles sociaux tel le manque d'assurance chez le peuple québécois sur fond d'accommodements raisonnables, le manque de communications dans le monde des technologies, la surprotection des enfants, etc. Il tombe à bouche-que-veux-tu dans l'humour gras, glauque, cochon, mais pas de surprise là… On connait l'approche du blond bonhomme et on se bouche les oreilles quand ça frôle la grossièreté. Il en échappe quelques faciles sur les sujets tels le sexe, les hommes mous, les homosexuels, les nains, les immigrants, etc. On passe vite sur ces écarts puisqu'au détour se cachent des moments plus sincères où il y va de quelques observations sur la vie en général, sur son enfance, sur les gestes «extrêmes» que posent parfois les gens – en bon «gars heavy»,  il ne veut surtout pas perdre son titre. La métaphore sur la boxe, si on pensant qu'elle allait être le fil conducteur du spectacle, s'avère plutôt en être l'entrée en matière où on aperçoit, dans des images préenregistrées, un Peter en grand justicier des imbéciles, insoumis et autres cons.

En somme, un spectacle où MacLeod se plaint de tout et de rien, créant sans doute un effet de défoulement ressenti par procuration chez le spectateur au «troisième round» du spectacle, mais qui, pour moi, avait un gout acariâtre dans la bouche à la longue. On se lasse vite de toutes ses lamentations qui font l'effet du grand chiâleur, petit faiseur… On s'explique mal aussi cette rupture dans le rythme de la première partie où on fait croire à un bris de la console d'éclairage et que MacLeod décide de s'ouvrir une bière puis de nous «jaser ça». C'est suivi d'un hommage sur images qu'il se rend à lui-même et qui tombe à plat. Sinon, bien, la formule opère pour les friands du genre, ou tout simplement les moins prudes. Une chose est sûre: MacLeod connaît très bien sa recette gagnante et il a concocté ici une solution qui dévoile bien son jeu.