Patrick Groulx s'est commis une fois de plus dans l'enceinte du Théâtre du Casino du Lac-Leamy avec son spectacle en deux volets: un bon quarante minutes de musique avec ses Bas Blancs a suivi son spectacle de stand up qui fait un bon deux heures. Exit les personnages tels le curé Poirier, le Brigadier ou Rocky Bertrand qui l'a fait connaître sur scène et à la télé… Patrick Groulx se présente sur scène avec toute la fougue qui l'a fait connaître et apprécier à l'émission Le Groulx Luxe sur les ondes de Musique Plus. Son humour que je qualifierais de soft (malgré quelques intercades à caractère sexuel qui sont justement saupoudré ici et là pour leur effet de surprise) baigne moins dans l'absurde que ses aventures télévisées… L'humoriste originaire d'Ottawa pige encore et toujours dans le quotidien pour raconter de ces anecdotes que tout un chacun a déjà vécu et il le fait avec tout son talent de conteur. Ces fameuses fois où on s'est fait aborder par une personne qu'on ne reconnaissait pas, ou cette autre où on a fait semblant de comprendre quelque chose alors qu'on n'y connaissait rien. Il cause aussi de cet ami qui nous fait honte, de tous ces conseils et bons mots prodigués par des personnes bien pensantes avant l'accouchement, etc. Ce qui fait son succès, à mon avis, c'est sa faculté de parler à son public comme à son bon chum… de donner l'impression – comme son bon copain humoriste Louis-José Houde – qu'il improvise à tout moment. Il le fait notamment en ricanant lui-même de ces débordements, en utilisant des anecdotes qui sont réalistes et pas gonflés à bloc comme dans des films hollywoodiens… En somme, le spectacle est amusant, mais moi qui ne suit pas trop friande des entractes au départ, j'aurais coupé une bonne demi-heure de matériel moins huilé pour garder 1 heure 30 de stand up sans entracte. Mais les salles ont besoin de vendre des drinks à l'entracte, pardi!! Et ce, même si la formule cabaret permet à tout un chacun de siroter un Bloody Ceasar tout en s'étouffant avec le céleri lorsque Pat Groulx en sort une pas pire!
En toute candeur, Patrick Groulx reste sur scène à la fin du spectacle pour inviter le public à rester pour la portion musicale de la soirée. Il ne retient personne, tient-il à préciser. Après s'être rafraîchit 5 minute, il est apparu devant les rideaux pour jouer la première chanson humoristique qu'il a composé pour ces petites soirées où il se produisait à feu Tartuffe dans le Vieux-Hull. Rigolo. Il enchaîne ensuite avec une chanson plus musclé et le rideau se lève sur ses Bas Blancs – quatre musiciens fort doués: le fort distrayant multi-instrumentiste Grégoire Painchaud (cousin des frères Painchaud), l'excellent guitariste Nicolas Ouelette, le bassiste François-Charles Turcotte (alias Cocotte, aussi de Yelo Molo) et Maxime Gaudreault à la batterie. Les gars s'en donnent à cœur joie et la complicité est palpable. Patrick Groulx ne néglige pas son public en racontant quelques anecdotes ici et là et entonne les chansons countré-folk-rock les plus aimées de son album paru l'an dernier, dont la ballade écrite à sa sœur, Sylviane. Patrick aura aussi fait des heureux en reprenant des succès de Hank Williams et Johnny Cash entre autres. Il avait promis de la bonne muse, et c'est ce qu'il a livré. Sans prétention. Et cette partie n'est pas une pâle copie du spectacle d'humour, mais bien un autre show musical d'une qualité égale. À preuve, les spectateurs ne se sont pas fait prier pour rester et danser avec les chaussettes immaculées!
Patrick Groulx sera au Théâtre du Casino jusqu'au 2 août.