Les organismes francophones de la culture, des arts, du patrimoine et de l'éducation ont tenu une conférence de presse hier pour crier «Halte aux coupures!» en réaction à l'ébauche du budget municipal qui prévoit de sabrer 54 % dans les programmes réguliers soutenant les arts, la culture et le patrimoine. Suite à une courte introduction par les élèves de l'école secondaire De La Salle d'Ottawa, dix intervenants ont pris la parole, dont Pierre Bourbeau de la Fédération culturelle canadienne-française (FCCF), Patrick Bourbonnais du MIFO, François Carrier de l'Alliance culturelle de l'Ontario et de l'APCM, Claudette Boyer du Muséoparc Vanier. Le secteur théâtral était représenté par Pier Rodier, co-directeur artistique de Vox Théâtre, les enseignants et enseignantes de la région d'Ottawa avaient pour porte-parole Carol Jolin, président de l'AEFO – Centre-Est catholique, alors que les auteures et auteurs de la région avaient comme porte-voix l'écrivaine Angèle Bassolé. Au nombre des panelistes, on comptait également Anik Bouvrette, de Tara Luz Danse, ainsi Céline Philippe de Théâtre Tremplin, alors que l'intervention était animé par Yves Turbide de Théâtre Action.
«C'est un véritable tsunami qui s'abat sur le secteur artistique et culturel. Ce sont 286 bénéficiaires qui seront directement touchés, c'est totalement inadmissible! Que la Ville fasse ses choix politiques, c'est son droit, mais qu'elle sache qu'une autre parole combative s'exprime aujourd'hui: celle de tous les acteurs de la vie culturelle et artistique d'Ottawa qui dénonce haut et fort le mépris de la Ville d'Ottawa vis-à-vis des aspirations culturelles de ses citoyens, et ce, sous prétexte d'impératifs financiers», a déclaré Pierre Bourbeau.
«Sans culture, la ville d'Ottawa est un désert morne», a illustré Mme Boussolé à la conférence de presse.
Le grand coup de massue de la conférence? Les résultats du sondage Decima Research sur lequel la Ville s'est appuyé pour justifier les compressions budgétaires en culture et qui évaluait la satisfaction des citoyens envers les services offerts par la municipalité. Or, il s'avère que 76 % des répondants auraient répondu vouloir que le Ville en fasse davantage ou autant pour le secteur culturel et artistique. Le consortium francophone a obtenu copie du sondage réalisé en 2007 et en a remis copie aux médias et autres intervenants culturels réunies. «Il faut y voir l'indice d'un désengagement profond pour changer toute la physionomie du cadre de vie culturel de nos citoyens. Il existe ici une volonté délibérée d'ignorer le Vox Populi», d'exprimer le directeur de la FCCF.
La conférence de presse était aussi une belle occasion pour la directrice de Taza Luz Danse et le directeur du MIFO de dénoncer l'ironie du sort de l'ouverture en 2009 du Centre des arts Shenkman à Orléans, dans lequel la Ville a investi 4 millions $. «Oui, nous aurons une belle grosse bâtisse toute neuve, mais définitivement défavorisée dans sa programmation. Car sachez que ce sont les organismes artistiques et les artistes qui vont insuffler la vie dans ce lieu et créer le pont avec la communauté!», a rappelé Mme Bouvrette.
Il est possible de regarder l'entièreté de la conférence de presse sur le site de la Télévision Rogers Ottawa.