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Cyrano, ce séducteur!

 © Louise Leblanc

J'attendais avec beaucoup de hâte de découvrir le Cyrano de Marie Gignac qui nous arrive du Théâtre du Trident de Québec. S'attaquer aux grands classiques n'est jamais une mince tâche. Aussi, je me réjouissais d'apprendre qu'elle avait remanié le spectacle d'une durée de quatre heures pour se concentrer sur l'histoire à raconter: celle d'action et d'amour. Tout en conservant l'alexandrin, il va de soi. En résulte un spectacle de deux heures trente qui va droit au but et dans lequel on ne s'ennuie pas le moins du monde!

Hugues Frenette est à la fois touchant, surprenant, séduisant et émouvant dans son rôle de Cyrano de Bergerac. Sans une performance du rôle-titre de si haut calibre, le spectacle n'aurait pas été le même. Mentionnons également la justesse de la belle Roxane incarnée par Maryse Lapierre et des autres acteurs très solides les auréolant: Lucien Ratio (Christian de Neuvillette), Denis Lamontagne (Ragueneau), Éric Leblanc (Vicomte de Valvert), etc.

Marie Gignac a choisi un décor à géométrie variable : très moderne et pratique. Si elle a fait une belle place à l'esthétisme de l'époque  – en musique et dans les costumes – elle a surtout choisi de l'évoquer sans trop aller dans le clinquant -ce qui aurait gâté la tarte… Point de vue costumes, je suis convaincue que le choix ou non de mettre une prothèse de nez à Hugues Frenette pour incarner Cyrano a créé de longues discussions et peut-être même des casse-têtes au sein de l'équipe. Ils ont finalement choisi d'en mettre un. Personnellement, j'aurais préféré le nez du comédien. On peut évoquer la grandeur de ce roc, de ce pic, de ce cap, de cette péninsule, mais le fait d'imposer un faux nez arrête l'imagination pourtant fertile du spectateur.

Enfin, petit détail que cela. J'en suis ressortie aussi comblée que mon compagnon qui était arrivé à reculons. Ce qui m'a donné des envies de louer le film de Jean-Paul Rappeneau. Mais ce serait probablement gâcher le souvenir délicat et sans excès de la pièce…