Véronic DiCaire a présenté son nouveau spectacle éponyme au public gatinois samedi dernier à la salle Odyssée de la Maison de la culture. Plusieurs supplémentaires suivront dans l'année – les billets se vendant à vitesse grand V. Curieuse de découvrir à quoi rimait le nouvel univers artistique de Véronic DiCaire depuis qu'elle a mis en veilleuse son troisième album, s'est associée au clan Angélil et a fait la première partie de Céline Dion, je me suis rendue à la première. Je savais Véronic douée d'un sens comique et d'une aisance incroyable sur scène. Il n'y a pas à dire, ce spectacle exploite tous ses talents, que ce soit sa voix polyvalente et puissante, son naturel comique, son talent pour le jeu ou son look de jeune femme pimpante et en bonne forme… Et même si le spectacle mériterait quelques resserrements ici et là, et un travail d'écriture peut-être plus réfléchi, on ne peut être qu'ébloui par le talent de cette entertainer née qui œuvre dans ce créneau particulier de l'imitation depuis quelques mois seulement. Il faut dire qu'elle a été conseillée par une équipe chevronnée. Mais à 32 ans, cette boule d'énergie est arrivée à un point où elle est en plein contrôle de ses moyens.
Au fil du spectacle, Véronic DiCaire façonnera ses cordes vocales à la tonalité de 39 voix connues de la France, du Canada et surtout du Québec. Une vraie marathonienne de la voix! Si certains imitations se font renversantes (Ginette Reno, Céline Dion, Piaf, Britney Spears, Marie-Hélène Thibert), d'autres déclenchent les rires (Stéphanie Lapointe, Marie-Chantal Toupin, Marie Carmen, Vanessa Paradis). Bizarrement, ce sont celles qui ressemblent le plus à son propre timbre de voix qu'elle semble moins maîtriser. Mais sur le lot des 39 voix, on ne peut que saluer l'effort soutenu, surtout dans les numéros pot pourri des chansons quétaines ou de la musicographie de Céline Dion. Dans ce dernier numéro, elle ne pousse pas la note autant qu'on le voudrait (vivement l'effet d'écho dans sa voix), mais il serait pratiquement inhumain de le faire à ce rythme!
La scène est dénudée, si ce n'est que l'escalier lumineux en arrière-scène. L'éclairage, en revanche, est réglé au quart de tour, agrémentant les performances de celle que l'on surnomme simplement «V».
Sur le plan des sketchs, bien que l'interprète avait annoncé que ses monologues seraient truffés d'anecdotes personnelles, on ne sort pas de là en ayant l'impression d'avoir appris à connaître l'artiste. Peut-être aurait-elle gagné à s'investir plus encore dans l'écriture des textes (signés Louis-Philippe Rivard) qu'on aurait préférés moins naïfs par moments… Or, on sent la patte de Marc Dupré à plusieurs reprises dans le spectacle. On «entend» son type d'humour, sa façon de «puncher», de raconter… Je me plais à croire qu'avec le temps, la comète blonde réussira à se forger un style bien à elle. Une signature propre. Elle prendra certes, au fil de la tournée et de cette nouvelle aventure, plus d'assurance et d'aisance dans ce nouveau virage professionnel.
Une chose se confirme toutefois au sortir de la salle Odyssée: voilà le tremplin qui propulsera la «petite chanteuse d'Embrun» loin, très loin.