Source: Festival de théâtre de rue de Shawinigan |
Ce matin, on annonçait que la Ville de Shawinigan pourrait bien mettre un terme vendredi à son aventure avec le Festival de théâtre de rue de Shawinigan; un demi-million se révèlerait nécessaire pour assurer sa survie. Or, lors de sa rencontre avec le conseil de ville, la direction du Festival n'a pas présenté de restructuration financière complète comme l'avait exigé ce dernier. Elle a plutôt essayé de vendre l'idée selon laquelle la présentation de spectacles de plus en plus prestigieux pourrait générer davantage d'argent. Je ne sais trop quoi penser de cette mascarade. D'un côté, je serais triste que le Festival disparaisse des rues de Shawinigan. D'un autre, je ne comprends pas comment on arrive à cumuler une telle dette; il faut avoir des sacrés difficultés à gérer un budget. Avec une dette pareille, ça laisse présager le pire. Mon père m'a toujours dit que c'est avec de l'argent qu'on fait de l'argent. Quand on n'en a pas, c'est assez dur de faire des miracles!
C’est bien malheureux de voir un événement en difficulté mais le Québec compte plus de 400 événements annuels et la majorité sont subventionnés et commandités. 500000$ c’est en gros la moitié du budget du Festival de l’Art Vocal à Trois-Rivières. Lui aussi a connu des difficultés financières épongées par la ville et un budget révisé soutenu par l’augmentation du prix du forfait, la multiplication des spectacles payants et une relocalisation de l’événement. Il n’y a pas d’équivoques possibles, un festival est rentable si le nombre de visiteurs génèrent suffisamment de revenus pour couvrir les frais de mise en place. Un Festival de rue sans rentrées financières ou presque jumelé à un achalandage régional conduit à une perte de revenus pour l’événement et la région. Pour être rentable et compétitif, la diversité des services offerts et la venue des visiteurs de l’extérieur sont deux conditions essentielles afin de donner une plus value économique à l’événement et une notoriété régionale ou internationale comme a réussi à mettre en place le Festival de la Poésie. Attirer le monde de l’extérieur de la région s’est également s’assurer d’apporter des fonds dans notre économie et faire vivre les producteurs et distributeurs de services locaux. N’est ce pas ce que nous cherchons actuellement de relancer une économie régionale, de montrer une image jeune et dynamique en plus de mettre en avant notre patrimoine culturel et artistique en vitrine touristique ? La Mauricie, l’essayer …c’est l’adopter ! Voilà un nouveau slogan qui nous mettrait en évidence si en l’occurance on oeuvrait dans le même sens et on évitait de multiplier les Festivals et événements durant la même période estivale pour nos deux villes réceptrices principales de touristes, de subventions et de commanditaires que sont Trois-Rivières et Shawinigan. Ce constat amer nous amène à nous demander si on doit se limiter au Festival Western de St-Tite ou si l’on peut envisager des événements d’envergures rentables?