Après une tournée au Canada, la pièce Grace et Gloria, lauréate du Masque du public en 2006, revient à Montréal. Écrite par Tom Ziegler et traduite par Michel Tremblay, cette comédie dramatique interprétée par Viola Léger et Danielle Grégoire a joui d'un succès considérable depuis sa création.
Grace et Gloria, c'est la rencontre de deux femmes que tout oppose. À 90 ans, Grace, qui sort de l'hôpital, sait que ses jours sont comptés. Un matin, Gloria arrive dans sa vie. Elle se présente comme étant une bénévole désireuse de l'accompagner avant son grand voyage. Les deux femmes apprennent à mieux se connaître via leurs réflexions tant sur la vie que sur la mort. Jusqu'au 16 mai, à l'Auditorium du Jardin botanique. Billetterie: 514 790-1245.
Un sujet qui nous touche tous beaucoup, car nous avons tous quelqu’un dans notre entourage qui est assez âgé et qui s’en va graduellement. Les gens âgés sont de plus en plus présent, vu la population vieillissante. Personnellement nous avons vécu la chose avec mon beau-père récemment, et nous revivons cela présentement avec ma grand-mère. Et voir une personne se dégrader graduellement, redevenir enfant, devenir faible, s’en aller tranquillement, c’est difficile pour le coeur, mais aussi on en ressort grandi et plus près des nôtres.
Une pièce qui sera sûrement difficile à regarder, mais dont les acteurs sauront mieux nous faire apprécier la vie et les gens autour de nous. Viola Léger, une pionnière de nos grands acteurs, que demander de mieux. Danielle Grégoire, je ne la connais pas, mais c’est probablement une belle relève qui vient prendre sa place.
Une vieille dame, plus de 90 ans, de retour chez-elle après une hospitalisation, la fin est proche. Sa petite maison, loin dans les bois. Puis arrive cette bénévole. Choc des générations, puis rapprochement en forme de splendide et touchante métaphore sur la vie, l’amour, sur ce qui compte vraiment, lumineuse et authentique, riche de vérité. Le tout n’est pas sans rappeler la pièce « Visite à Monsieur Green » de Jeff Baron, version féminine. Un magnifique texte de Tom Ziegler, traduit avec sensibilité par Michel Tremblay, dont on sent la trace.
J’avais assisté à la présentation originale, le 15 juin 2000, au Théâtre du Rideau Vert, et c’était à ce moment Linda Sorgini qui donnait brillamment la réplique à la l’incroyable Viola Léger, dans une belle mise en scène de Denise Filiatrault et une superbe scénographie de Guy Neveu.
La reprise est dirigée par Sylvie Dufour, avec une équipe de concepteurs différente, soit Luc Rondeau, Louise Lemieux et Gilles Beauchamp et c’est une production du Théâtre de l’Île de Gatineau et du Théâtre populaire d’Acadie. Danielle Grégoire reprend le rôle de la bénévole.
Droit au coeur, vous vivrez toute la gamme des émotions.
Bien sûr, que l’on met en contraste, la vie et la mort. La jeunesse, et la vieillisse. La richesse, à la pauvreté, etc. Mais, ce n’est pas que cela, bien au contraire. Il y a aussi beaucoup de moments drôles, de tendresse et d’empathie. Beaucoup, de sororité entre femmes. Très vite, la pièce nous fait la démonstration, que la cloison est mince, entre ces deux univers! Et, que bien souvent, les différences sociales, sont souvent celui des préjugés. Une pièce, qui laisse à réfléchir, et donne malgré tout, un certain espoir. Magistralement interprété par : Viola Léger et Danielle Grégoire! On sort de la salle, en gardant en mémoire un petit quelque chose, qui ne peut s’oublier : la gratuité de l’authentique amitié.
Amazing Grace ! La légendaire interprète de la Sagouine, confirme son statut de grande dame du théâtre dans un rôle à sa mesure.
En nonagénaire ratoureuse, Viola Léger est tout simplement renversante. Laissant en coulisses tous les artifices, elle se glisse sous la couette de Gloria avec une humanité et un naturel qui nous rendent complices de ses humeurs et nous promènent du rire aux larmes pendant deux bonnes heures. Avec ses yeux perçants et son terrible accent acadien, la comédienne incarne au vrai sens du terme cette grand-mère à la fois universelle et unique. Face à elle, Danielle Grégoire défend son personnage de bourgeoise blessée avec une conviction fragile, poussant parfois son jeu vers une sophistication artificielle. Avouons qu’elle enfile un costume bien exigeant en reprenant un rôle auparavant tenu par Linda Sorgini, récipiendaire du Masque de l’interprétation féminine en 2001, ex-aequo avec Viola Léger. Il faut dire que le personnage de Gloria n’évite pas les clichés de la bourgeoise proprette qui hyperventile à la simple vue d’une poule et regarde le poêle à bois comme si c’était un OVNI. Serait-ce une question de transposition ? Si le personnage de la vieille existe chez nous, peut-être Gloria est-elle un pur produit de l’American way of life ?
À contre-courant de la tendance actuelle au dépouillement, cette production prend vie dans un décor réaliste et fonctionnel : il y a de l’eau dans les bouilloires, de vraies lettres dans les enveloppes et du beurre dans le frigo. Trop descriptif ? Peut-être pas. mais quand les accessoires volent la vedette, comme ce lit qui s’est à moitié écroulé le soir de la première, il est temps de revenir à l’essentiel.
Témoignage d’un parcours humain émouvant, Grace et Gloria est à recommander d’urgence à qui n’a pas d’aïeule pour maintenir ce lien vital avec ses propres racines…
Quel beau moment de théâtre. J’ai été touché par la chimie et la complicité qui se dégageaient entre Grace (Viola Léger) et Gloria (Danielle Grégoire). Le tout était palpable et je ne pouvais pas faire autrement d’être ému par les mots dits, les regards et les gestes de ces deux grandes dames talentueuses.
Le thème de la mort est abordé avec beaucoup de délicatesse. On vient même à n’en rire à plusieurs reprises durant la soirée. La différence d’origine et de vision entre les deux dames s’amenuisent tout au long de la pièce. Comme finalité, elles s’acceptent et se respectent.
J’aimerais souligner la mise en scène de Sylvie Dufour. Dans un décor sobre représenté par la cuisine et le sofa-lit de la demeure de Grace, les interactions entre les deux femmes sont faciles à suivre.
Si vous avez le goût de réfléchir et d’être bouleversé, c’est un rendez-vous à ne pas manquer.
Il y a longtemps, j’ai vu cette superbe pièce de théâtre à la Maison de la Culture Maisonneuve avec Linda Sorgini, superbe prestation de Viola Léger et Linda Sorgini…quelle belle histoire de vie..
C’est intéressant de constater que lorsque nous avancons en âge, on est plus sensible à la dynamique de la vieillesse et qu’on aimerait tous avoir à nos côtés une bénévole comme Linda Sorgini qui nous aiderait à adoucir nos jours, et partager notre expérience de vie à quelqu’un qui nous écoute.
Il faut voir cette pièce absolument au moins une fois dans sa vie…