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Chaude était la nuit

Déjà de loin, en tournant le coin de la rue St-Joseph, j'ai vu la foule qui s'agglutinait dehors, en train de fumer et de prendre l'air après le show des Lesbians on Estasy. L'Impérial, total opposé d'hier soir, était plein à craquer. La salle ne suffisait plus à contenir la masse de monde qui déferlait et surfait sur la vague. La rue St-Joseph était tout simplement bloquée par les spectateurs qui n'en pouvait plus de la moiteur d'une salle achi-surchauffée.

Entrée à l'intérieur et le bar grouille de couches de monde qui demandent à boire. Me suis frayée un chemin à travers la foule et suis allée me poster tout près de la scène, avec ma bière d'eau de vaisselle à la main, en attendant le grand tremblement de We are Wolves

We are Wolves : .
Photo: Guillaume D. Cyr

De l'énergie. Un mot pour décrire la performance de ces loups montréalais. Une tonne d'énergie qui déferle sur les spectateurs, une guitare lourde, un clavier électronique qui discorde agréablement, un chanteur qui gueule dans son micro avec sa voix métallique ou écho, un batteur debout derrière sa batterie à taper comme un déchaîné – «C'est comme le rock après l'explosion post-moderne», s'auto-décrit le groupe sur leur site internet… La chaleur qui monte, et l'Impérial était devenu une piste de danse, une marée humaine qui en demandait encore plus pour se dandiner et sautiller au rythme des loups.

We are Wolves : .
Photo: Guillaume D. Cyr

Me suis un peu tapée sur les doigts d'avoir manqué Artist of the year, dont on m'a dit le plus grand bien, et Lesbians on Estasy, qui ont secoué semble-t-il les murs à les faire craquer.

Et l'after-party tant promis est advenu. Les festivaliers sont restés, trop heureux de voir à l'oeuvre les djs de Ninja Tune qui mixent comme des dieux mais qui faisaient un peu trop dans l'électro-techno à mon goût… et il faut dire qu'ayant dépensé toute mon énergie à me faire aller sur We are Wolves, j'avais plutôt envie de m'asseoir que de continuer à rythmer la musique dans un Impérial encore plein à craquer malgré l'heure tardive.

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Africa, je suis à toi!

Il faut dire que cet après-midi, je me suis gavée d'afro-beat et que j'avais déjà usé mes jambes à suivre les instruments endiablés des musiciens de Femi Kuti & The Positive force.


Mahmoud Ahmed
 

Un peu plus tôt dans l'après-midi, j'avais surtout fait danser mes oreilles en écoutant Mahmoud Amhed, tout simplement exquis dans son boubou blanc et sa veste colorée. Beaucoup de saxophone, assez de monde pour un après-midi sur Place d'Youville, une voix basse et caverneuse qui survolait la musique, et surtout un personnage qui m'a fait sourire, avec ses mimiques et ses petits mouvements de danse venus de contrées lointaines qu'il venait exécuter en avançant sur le bord de la scène, en appelant les festivaliers à en faire autant. Charmant.

 
Femi Kuti

Mais c'est Femi Kuti qui m'a littéralement enlevé les mots de la bouche et plus particulièrement les 3 hallucinantes danseuses, choristes, percussionnistes, habillées de leurs plus beaux atours qui l'accompagnaient. Que quelqu'un qui peut se déhancher aussi efficacement en exécutant en même temps des mouvements lancinants et langoureux avec le haut de leur corps en restant aussi fluide et dans le rythme se manifeste, et qu'il m'apprenne !!!

Flabergastée, j'ai passé plus de temps à les regarder qu'à m'attarder aux autres musiciens (ils étaient combien, 5,6 ?) qui battaient la candence avec trompette, guitare électrique, et etc. pour un Femi Kuti en pleine forme, qui sautillait de son micro à son clavier et qui a fait lever la foule en moins de deux. Le carré était bondé et ça dansait franchement, malgré l'averse qui a sévit quelques minutes.

Aujourd'hui, vais aller m'essayer au son cubain avec Carlos Varela et puis avec Joseph Arthur un peu plus tard au carré, dont on m'a dit beaucoup de bien mais que je ne connais pas. Et vous me traiterez de quétaine, mais je me précipite ensuite aux plaines chanter sur les immortelles tounes de Francis Cabrel qui ont tant marqué mon adolescence…

Ciao!