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Le sourire de Tcheka

Il y a de ces artistes à qui on pardonne tout. Tcheka est un de ceux-là. Avec 45 min de retard et une quarantaine de personnes qui l'attendaient sous la pluie en faisant le pied de grue, on aurait pu penser qu'il se confondrait en excuse et que le public lui en voudrait quelque peu. Mais non! Le plus nonchalamment du monde, il est arrivé sur la scène du carré d'Youville, a pris sa guitare et a fait le plus beau des sourires aux parapluies et impers postés devant lui avant d'envelopper de sa musique légère comme l'air le trop rare public chanceux d'assister à une prestation fraîche comme la pluie de juillet et lumineuse comme le soleil qu'il y avait dans le regard de ce mi-homme, mi-garçon débarqué du Cap-Vert.

Tcheka
Photo: Renaud Philippe

C'est qu'il a du charme, le petit bonhomme! Déhanchement par-ci, petit regard coquin par là, le tout accompagné d'un sourire auquel on ne pouvait que répondre quand il nous regardait droit dans les yeux (avec quelques 50 personnes au plus fort du spectacle qui a duré un bon 45 minutes, ce n'était pas difficile de squatter la première rangée et de se laisser éblouir par ces dents d'une blancheur immaculée!). «Pour la ponctualité, on repassera!», a glissé le présentateur du festival avant l'entrée sur scène de l'artiste. Mais pour l'enchantement et la joie qui pétillait hors des instruments, on a été servis!

Parlant portugais (l'île a été une colonie portugaise pendant plusieurs siècle et est devenu indépendant en 1975 seulement) et quelques mots de français, le chanteur a la voix ensorcelante, scintillante et sensuelle et on le suivrait bien demain matin au Cap-Vert aller danser toute la journée et la nuit au son de sa musique venue d'un autre monde. Rafraîchissant!