Le Théâtre La Dame Blanche / photo: Pierre Soulard, Sépaq
Décidément, c'est une bien mauvaise année pour le Théâtre La Dame Blanche situé tout près des chutes Montmorency qui, après avoir annulé la pièce Le Remplaçant (qui devait avoir lieu de 21 juillet au 11 août derniers), annonce que la dernière pièce à sa programmation estivale, Tout inclus, qui devait prendre l'affiche du 14 août au 12 septembre, est annulée elle aussi. Les gens s'étant procurés des billets peuvent se faire rembourser au Grand Théâtre de Québec en appelant au 418 643-8131.
Les raisons de cette annulation n'ont pas été dévoilées, le communiqué se contentant d'affirmer que "les activités théâtrales prévues au calendrier du Théâtre La Dame Blanche à compter du 19 juillet 2009 ne pourront avoir lieu". Dans un premier temps, le Théâtre devait fermer durant les représentations du Remplaçant pour mieux réouvrir pour Tout inclus.
Je vous avais promis avant de partir en vacances en juillet dernier de vous donner plus de détails sur les raisons de l'annulation de la pièce Le Remplaçant, qui était produite par les Productions Vincent Beaulieu. J'ai donc discuté de la situation avec le président de l'Union des artistes à Québec, Jacques Verret, et surtout avec Marco Côté, co-auteur et producteur de la pièce (qui a pour agent les Productions Vincent Beaulieu). Selon M. Côté, un manque dans la promotion est, à l'origine de l'annulation de la pièce.
"La situation est un peu triste, on s'est présenté dimanche [le 19 juillet] au Théâtre et la porte était barrée, il n'y avait plus personne, on ne savait pas trop à quoi s'en tenir. Et lundi matin, on a eu le communiqué qui a été émis comme quoi ils fermaient pendant notre représentation", m'a expliqué M. Côté.
Selon lui, Claude Gaudreault, qui agit à titre de diffuseur de la pièce pour le Théâtre La Dame Blanche, a essayé de négocier, mais trop peu, trop tard: "On commençait à sentir la soupe chaude, parce que quelques jours auparavant, il nous a offert de briser le contrat fait dans les règles de l'UDA et de nous offrir 50% des ventes de billets parce qu'il n'y avait pas assez de ventes. À si peu de temps d'avis, on a dit non. Nous, on trouvait qu'il n'avait pas assez fait la promotion. Il disait que ses spectacles d'été ne vendaient pas. Mais il faut faire de la promotion. On a beau avoir les vedettes, si les gens ne le savent pas…", explique le comédien et metteur en scène, qui affirme que s'il avait été mis au courant plus tôt, il se serait tout simplement occupé lui-même de la promotion. Selon l'auteur, la pièce, qui avait été présentée à l'Anglicane l'an dernier, avait très bien fonctionné.
Malheureusement, M. Gaudreault, qui devait retourner mon appel aujourd'hui, est resté muet. On m'a par ailleurs évoqué que ce ne serait pas le manque de promotion que la suroffre de spectacles à Québec cet été, dont plusieurs gratuits, qui seraient à l'origine des difficultés du Théâtre La Dame Blanche.
La suite de du litige en ce qui concerne Le Remplaçant est maintenant devant la justice. "On a envoyé une mise en demeure. On ne lâche par le morceau parce qu'on ne veut pas que ça se reproduise, ce genre de situation", explique M. Côté.
De plus, autant du côté de M. Côté que de M. Verret, on a déploré que la Sépaq, à qui appartient les lieux et qui loue le théâtre, ne veut pas se mêler de l'affaire. "La Sépaq, c'est quand même un organisme gouvernemental. On les a approchés pour expliquer ce problème-là, mais elle dit qu'elle a contrat avec les diffuseurs et ne peut rien faire. Ils ont quand même une raison valable de faire un bris de contrat face à cet individu-là. Il y a un spectacle professionnel et il ne respecte pas ses engagements!", s'insurge M. Côté.
J'ai parlé aujourd'hui à Yves Juneau du Manoir Montmorency. N'étant en poste que depuis un mois et demi, il n'a pas pu me donner trop de détails sur la situation. Il affirme cependant que le théâtre est loué selon un processus d'appel d'offres et que le processus habituel a été suivi lorsque le contrat, qui s'échelonne de 2006 à 2010, a été aloué à M. Gaudreault. Selon lui, M. Gaudreault a respecté toutes les clauses du contrat qui le lie à la Sépaq donc il n'y aurait aucune raison de le briser.
De son côté, M. Côté espère surtout que cet événement ne portera pas ombrage à la pièce: "On espère vraiment que le public comprendra la situation, que c'est hors de notre contrôle. C'est ça qui nous dérange le plus. Oui, on a aussi travaillé pour rien, mais on ne veut pas que le spectacle soit affecté à cause d'un diffuseur qui ne prend pas ses responsabilités. On va tout faire pour replacer le spectacle à Québec à l'automne, peut-être en octobre ou novembre, dans une salle adéquate."