Avant d’aller plus loin, du spectacle d’Emir Kusturica & the No Smoking Orchestra d’hier, je dirais trois choses: premièrement, aller voir ce spectacle en compagnie de Serbes décuple la folie de l’aventure, rakia aidant (eau-de-vie bulgare… !). Deuxièmement, on parle beaucoup d’Emir Kusturica dans ce band, mais la véritable vedette, c’est le chanteur Nenad Janković, qui arborait fièrement hier un habit moulant bleu chatoyant, espèce de mixte étrange entre un "soute" de superman et une imitation d’écureuil volant….!!! Troisièmement, le carré était rempli à craquer (scène trop petite?), il faisait chaud évidemment et oh surprise! le FEQ s’est enfin décidé à troquer la bière dans des verres de plastique pour des bières en canettes (à inclure dans le registre des bonnes idées… ne reste plus qu'à changer la sorte de bière maintenant!)
C’est maintenant vendredi et évidemment tous les yeux des rockers et métalleux de ce coin de pays seront tournés vers les plaines pour le passage attendu de Iron Maiden, avec Dream Theater pour ouvrir le bal, alors que les accros du hip hop se dirigeront vers le Pigeonnier pour une soirée dédiée au rap français, avec Sinik, L’Algérino et La Rumeur.
À la découverte de l’Éthiopie
Éthiopiques
Mais de mon côté, ce qui retient surtout mon attention c’est le passage des Éthiopiques au carré vers 19h30. Il ne s’agit pas d’un band à proprement parler, mais plutôt d’une collection en 23 volumes consacrée à l’âge d’or du jazz éthiopien (60-70). C’est le label français Buda Musique qui a ressorti des boules-à-mites cet incroyable joyau national qui était en train de sombrer dans l’oubli. Grâce à eux, la carrière de plusieurs stars de la musique éthiopienne a connu un deuxième souffle, le plus populaire étant sans nul doute Mahmoud Ahmed, qui est presque un habitué du FEQ maintenant! Il sera avec son Badume’s Band du nombre de musiciens spécialement rassemblée sous le nom d’Éthiopiques et qui seront à Québec pour deux spectacles, ce soir et également demain.
Outre Ahmed, le groupe est formé de 11 musiciens qui rendront hommage à cette musique si unique, à l’inspiration jazz mais au son reflétant toute la richesse du patrimoine éthiopien. La tête d’affiche de ce groupe: le chanteur Alèmayèh Eshèté, aussi surnommé le James Brown de l’Éthiopie!
Orchestre Septentrional
Un peu plus tôt sur la scène du Carré, à 17h30, ne manquez pas le passage du légendaire groupe haïtien Orchestre Septentrional, la plus ancienne de toutes les formations musicales du pays avec plus de 50 ans d’existence, véritable témoin de l’évolution musicale d’Haïti. Leur site officiel ici.
L’oiseau siffleur Bird
Andrew Bird
Après les Éthiopiques, direction Impérial où j’aurai peut-être la chance de voir la fin du concert des excellents Great Lake Swimmers, un groupe folk atmosphérique de la scène torontoise. Mais je m'y rend surtout pour voir, une première pour moi, l’intriguant et inclassable Andrew Bird.
Bird est un oiseau rare, violoniste de formation, excellent siflfleur et multi-instrumentiste, qui a débuté sa carrière en collaborant avec les Squirrel Nut Zippers, un band de swing. Il a ensuite été à la tête du groupe Bowl of Fire, qui encore là explorait le swing, mais aussi le jazz et le folk et qui a même versé dans le rock vers la fin de son existence. Sa carrière a ensuite pris un tournant musical, alors qu’il a complètement réinventé son approche pour lancer sa carrière solo.
Il est difficile de cataloguer Bird, on parle souvent d’indie folk et de baroque pop (un style qui incorpore des éléments de musique de chambre) pour le décrire. Peu importe, sa musique est d’une incroyable beauté. Il est un improvisateur invétéré, et il reprend souvent ses pièces, les retravaille, les réarrange. Sur scène, semble-t-il qu’il est très épatant à voir, alors qu’il utilise l'oversampling pour jouer par-dessus ses propres boucles. Ah! Je l'aime d'amour! 🙂
L’homme de Chigago qui a lancé son 5e album Noble Beast en 2009 et sera sur les planches de l’Impérial à 21h30.