Retour: Dans les éthiopiques et intriguée par l'oiseau siffleur Bird
Ciel menaçant, quelques gouttes ici et là… ce temps semblait avoir réfréné les ardeurs de quelques-uns au carré hier car c'est devant un public dispersé et un peu timide que se sont produits pour la première fois les Éthiopiques. On annonçait 11 musiciens, il n'étaient que six, mais bon, c'était tout de même excellent, musicalement parlant. Jazz un peu hypnotique, traversé par le son des cuivres, dont le saxophone, et aussi, par ci par là, on entendait une flûte traversière. C'est Alèmayèh Eshèté qui a ouvert le bal; on le surnomme le James Brown éthiopien. Sincèrement, je n'ai pas trop compris pourquoi; peut-être que dans sa jeunesse il était plus fringant mais malgré son sourire charmant, il n'avait rien d'un James Brown en feu! Celui qui était attendu, c'était bien sûr Mahmoud Ahmed. Irrésistible Ahmed! Malgré son âge que j'imagine assez avancé, il saute, il danse, il invite la foule à le suivre. Les gens semblaient apprécier mais peu se sont laissés aller à danser avec lui. Peut-être ce soir, alors que les Éthiopiques se produiront en fin de soirée au carré?
Après, c'était l'Impérial, où se dessinait la promesse d'un Andrew Bird en solo. Je suis arrivée alors que la file s'allongeait loin devant la salle de spectacle et que c'était l'entracte après Great Lake Swimmers. Plusieurs longue minutes d'attente avant que l'oiseau siffleur ne se pointe (il semblait y avoir des problèmes techniques); et quel siffleur! C'est assez impressionnant à voir. Le public était fébrile, enthousiasme et l'a accueilli chaudement; cependant, Bird je crois en a refroidi quelques-uns. Ceux qui s'attendaient à entendre les pièces intégrales de ses albums ont été déçus sans aucun doute; ceux qui connaissent le personnage savaient cependant que Bird est réputé pour ne jamais jouer ses pièces de la même façon. Seul sur scène, il s'enregistre en loop avec divers instruments, dont son inséparable violon, construit sa mélodie, chante. Certaines pièces étaient difficilement reconnaissables. Si l'approche est un peu rude, aride et demande une grande écoute (la position debout n'est peut-être pas la meilleure pour l'apprécier, d'ailleurs), ceux qui auront persévéré auront été charmés. C'est un artiste à textes; il faut donc comprendre l'anglais pour réellement apprécier. C'est son univers, et nous ne faisons que visiter! Bird ne joue certainement pas la carte du charme; il joue ses pièces, il trippe dans sa bulle et nous sommes invités à y entrer, sans compromis. Quant à moi, j'y retournerai n'importe quand, si on me donne une chaise!
Ce soir: sous le signe du rock
Si j'ai compris quelque chose depuis toutes ces années où je couvre le FEQ, c'est que pour entrer à l'Impérial, il faut arriver à l'avance. Vous voulez voir The Heavy ce soir? N'essayez pas d'arriver à 21h! Il faut se pointer pour le programme au complet, qui débute à 20h, et même avant!
J'ai un ami qui était à Toronto hier et qui a vu le show de Kid Koala and The Slew. Voici sa remarque qu'il a inscrit sur Facebook: "kid koala+batteur wolfmother+p-love+bassiste = whoaah". Paraît que ça buche en fou!
Ce nouveau projet du DJ Kid Koala a de quoi intriguer: sur scène, guitare électrique, claviers et percussions donnent la réplique à… six tables tournantes, propriété de Kid Koala et de DJ P-Love. Aux instruments, on retrouve des anciens du band Wolfmother: Chris Ross et Myles Heskett. Intrigués? Moi je le suis au plus haut point! Regardez ce vidéo pris à Montréal lors de leur passage au Festival de jazz:
La table devrait être mise ensuite pour le passage attendu – du moins dans mon cas! – du band britannique The Heavy. Avec leur rock aux accent soul et funk et la voix puissante du chanteur Kelvin Swaby, on s'attend à rien de moins qu'un show endiablé! Ils avaient fait la première partie de Girl Talk l'an dernier, mais je ne les avais pas vus à ce moment et j'ignorais même leur existence. Tout ça a changé depuis que j'ai mis l'oreille sur le nouvel album The House That Dirt Built. Les pièces How You Like Me Now et Sixteen sont tout simplement irrésistibles… Pour finir de vous convaincre:
Pour conclure cette soirée sous le signe du rock, quoi de mieux que d'aller voir les gars du Dance Laury Dance, une belle gang de malades, qui devraient enflammer le Cercle sans aucun doute!