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FEQ : les choix du jour (6) … et retour sur Arcade Fire

Une soirée parfaite
Que ceux qui n’y étaient pas se mordent les doigts jusqu’au sang! Hier soir, Arcade Fire a offert la meilleure prestation du FEQ à mon sens depuis le début des festivités. La joyeuse bande a envoûté le public très nombreux, en maîtrise si parfaite de leur répertoire et de leurs instruments que la communion qu’on sentait sur scène s’est tout simplement étendue, véritable raz-de-marée, sur les plaines. «It’s our first time ever in Quebec city… Forgive us! You are fucking amazing!», s’est exclamé le chanteur et toujours très intense Win Butler après quelques morceaux.

Si le band a offert plusieurs nouvelles pièces en première partie – dont l’hallucinante Rococo, un futur hit à n’en pas douter – ainsi que la printanière Month of May avec son rock appuyé et la balade The Suburbs, le public n’a pas semblé offensé outre mesure. C’est que c’est si bon, et si bien arrangé, que c’est presque comme si on les connaissait déjà. Voici une autre nouveauté, Ready to Start, captée en ouverture de spectacle:

Tous les membres du band ont une présence scénique puissante, irradiante, mais quand même, mention spéciale à Will Butler, le frère du chanteur, qui était littéralement possédé, peu importe son instrument de prédilection: xylophone, tambour, guitare…

Lorsque le groupe a entamé Neighborhood #3 (Power Out) et l’a fusionné en transition à Rebellion, le climax était atteint. Nous aurions pu mourir là, heureux, tout simplement. Et puis lorsque le rappel fut, avec Haiti chantée par une Régine rayonnante en compagnie des Haïtiens de RAM, on était aux anges… jusqu’à ce que Win Butler entame finalement Wake Up. À ce moment, je crois que nous avons volé, littéralement.

Une soirée parfaite à classer dans le top 3 des meilleurs spectacles de ma vie.

Des Congolais en transe, un anarchiste français et de sombres Montréalais
Ce soir, trois suggestions très hétéroclites pour vous, mais n’est-ce pas dans la diversité que le FEQ est à son meilleur!

 Konono no 1

En entrevue avec mon collègue Antoine Léveillée (lisez l'entrevue complète ici), un des instrumentistes du groupe congolais Konono no 1 affirmait sans ambages que les membres du groupe entraient habituellement en transe sur scène: «Tu dois comprendre que les esprits de nos ancêtres font partie de cette musique. Lorsqu’on joue, quelque chose d’étrange se produit dans notre corps.» Pas de doute, leur passage au carré à 19h30 tantôt devrait attirer son lot de curieux; c’est que le groupe, originaire du Congo, marie des instruments traditionnels, dont le likembé, une petite harpe avec lamelles de métal avec des amplificateurs, pour un résultat où la distorsion est omniprésente. Avec le son métallique des instruments, leur musique fait donc penser par moment à de l'électro… Voici un avant-goût:

 Sanseverino

Sinon, un peu plus tard au Pigeonnier, le Français d’origine napolitaine, anarchiste sur les bords et donnant dans un mélange de jazz manouche, musique tzigane et chanson révolutionnaire Sanseverino devrait donner un excellent spectacle. Il viendra entre autres présenter les pièces de son dernier album, Les Faux Talbins, où, entre autres choses, il traite le pape d’ex-nazi! Humour décalé et contestation sociale seront au menu de la soirée, assurément. Voici justement la chanson-titre du dernier album, captée en Bretagne dernièrement :

 The Besnard Lakes

Mais le show du jour pour moi est la venue des Besnard Lakes, ce groupe de Montréal fondé autour du tandem mari et femme Jace Lasek et Olga Goreas et comprenant désormais quatre membres. Il offre de l’excellente musique qu’on décrit comme post-rock, à classer dans la lignée des Godspeed You! Black Emperor (qui ont collaboré à leur deuxième album). Très atmosphérique, nocturne, hypnotique, dense, leur musique vaut la peine d’être connue. Ils viendront présenter leur troisième album, The Besnard Lakes Are the Roaring Night, sorti en mars dernier et qui a eu l’honneur d’être retenu dernièrement dans la courte liste des prix Polaris. Ils seront au Cercle dès 23h. Pour vous donner une idée :