Pour une raison ou pour une autre, depuis une dizaine d’années, la bande dessinée s’intéresse de plus en plus aux musiciens. Elle se plaît à aller puiser dans les vies des grands noms, tous genres confondus, pour y trouver matière à narration. Que ce soit à travers leurs histoires réelles, ou à travers l’histoire de musiciens inventés qui deviennent ainsi emblématiques d’un univers tout entier.
De Robert Johnson à Michael Jackson, tous les styles y passent : rock’n’roll, pop, blues, jazz, klezmer, rebétiko, tango… Quand on disait « tous », on voulait dire « tous » (ou presque, car paradoxalement, les auteurs franco-belges ont peu raconté d’histoires rattachées à la chanson francophone).
Évidemment : l’intérêt des bédéistes pour la musique ne date évidemment pas d’hier. Certains bédéistes font de la musique, professionnellement ou pour le plaisir (de l’incontournable ukulélé de Joann Sfarr, aux études universitaires en musique de Zviane). D’autres l’intègrent dans leur narration, pour l’ambiance, ou encore, d’autres y réfléchissent, faisant de leurs impressions leur sujet de prédilection (on n’a qu’à penser au Petit livre Rock ou Petit livre Beatles d’Hervé Bourhis, ou encore à cette Musique pour les sourds et malentendants de Terreur Graphique et Dampremy Jack). Mais ici, ce dont on parle (et donc cette petite mouvance des dix dernières années), c’est plutôt ces moments où le médium BD cherche, au final, à faire l’histoire d’un pan de la musique.
Car, et c’est Michel Giguère, l’organisateur des Rendez-vous de la BD, à Québec, qui me signalait qu’en prenant bout à bout ces biographies, on arrive ni plus ni moins à faire en bonne partie l’histoire de la musique des débuts du 20e siècle à aujourd’hui. Une histoire pas toujours joyeuse, d’ailleurs, puisqu’elle est ponctuée de destins brisés.
Et, puisqu’on en parle (ce paragraphe concerne tout particulièrement les lecteurs de la région de la Capitale), il offre d’ailleurs lors de sa prochaine rencontre (le 9 mai, 19 h, à la bibliothèque Gabrielle-Roy), un survol de cette « histoire bédéesque de la musique », avec une multitude de planches, et, sujet oblige, une multitude d’extraits musicaux (Robert Johnson, Django Reinhardt, Johnny Cash, Jimi Hendrix, Boris Vian, Carlos Gardel et bien, bien d’autres).
D’ailleurs : je le laisse vous présenter l’esprit de sa rencontre dans ce petit extrait :