Il faut le dire : le scénariste et dessinateur Jacques Lamontagne ne chôme pas. Bien au contraire. Au fil des dernières années, il a travaillé sur pas moins de cinq séries : Haven, Les druides, Van Helsing, Yuna et Aspic. Certaines au dessin, d’autres au scénario. Certaines à venir, d’autres avec déjà quelques tomes en librairie.
D’ailleurs, sur les étalages, on le retrouve doublement depuis le mois d’avril dernier. D’abord, en tant que dessinateur, avec le sixième tome de la populaire série Les druides, intitulé Crépuscule, scénarisé par Thierry Jigourel et Jean-Luc Istin. Et, en tant que scénariste, avec le deuxième tome de Haven, L’anneau de Dammor, dessiné par Kan-J. Toutes deux chez Soleil.
Le premier (Les druides) était passablement attendu, il faut l’avouer. Une série qui roule bien, à ce qu’on me dit, notamment en Europe. Enquête. Univers à l’esprit celtique. Et, surtout, pour ce sixième tome, fin d’un cycle. Donc, pour les lecteurs néophytes : à éviter – commencer plutôt par le premier. Les autres, on l’imagine, seront plutôt satisfaits de cette finale, prélude à peut-être un autre cycle, qu’on annonce d’emblée plus court (diptyque ou triptyque). L’observateur remarquera, notamment, la capacité qu’a Jacques Lamontagne à réinventer (pourrait-on dire) son trait, d’une série à l’autre : les différences dans le style entre Les druides et Aspic (série scénarisée par Thierry Gloris), sont aisément saisissable. Et, en ce sens, tout à l’honneur du dessinateur.
L’autre série (Haven) est, d’emblée, plus légère. Et nécessite également bien moins de rattrapage! Dans la lignée de Yuna (qu’il a scénarisé pour Yi Ma), Jacques Lamontagne propose ici à son dessinateur Kan-J une histoire à saveur d’heroic-fantasy, à la fois simple et efficace. Un univers crédible. Avec une pléiade de créatures (diaboliques ou non) que Kan-J semble prendre un réel plaisir à imager et mettre en scène. On y suit les aventures de Ghaërr et Tuena, dans leur quête d’une citée perdue, poursuivi par divers clans. On y découvre un monde et ses habitants, et le lot de questions et de mystères qui les accompagnent. Ainsi, sans réinventer le style, la série Haven et son second tome proposent ici une aventure sympathique pour les amateurs du genre.
Qu’est-ce qui a mené vers la création de la série Haven? Comment vit-on et perçoit-on la fin de ce premier cycle de la série Les druides? Comment s’est fait le passage entre le trait d’Aspic et celui des Druides pour le dessinateur? Voici quelques-unes des questions que j’ai eu, récemment, l’occasion de poser à Jacques Lamontagne, dans l’entrevue que voici (tirée de La vie en BD)…