Il y a, parallèlement à notre monde, un univers où ce qui nous paraît extraordinaire est plutôt du ressort de l’ordinaire. Où certaines gens sont nés avec de longues, longues jambes, à la manière d’échasses. Où d’autres crachent naturellement du feu. Ou certains marchent sur les mains. Et, un beau jour, une bande d’amis issus de ce monde a, pour une raison ou pour une autre, franchi la frontière menant vers notre Terre… De cet incident, et suite à une rencontre déterminante avec une fillette des environs, naîtra ces cirques ambulants, qu’on a retrouvé ça et là depuis lors.
C’est là la prémice du nouvel ouvrage jeunesse que nous offre l’auteur de Québec Mikaël. Ça s’appelle Circus. Et, vous le devinez peut-être : si je me permets de vous en parler ici, c’est parce que ça en vaut la peine. L’ouvrage s’inscrit dans la lignée des précédentes forées de l’auteur aux Éditions Clair de lune : La neige et Les nuages. Des récits colorés, dynamiques et surtout imaginatifs, destinés aux plus jeunes, mais qui peuvent aisément devenir des plaisirs partagés entre parents et enfants.
Cette série est ancrée dans la structure du conte inventé, de la légende imaginée, dans lesquelles Mikaël se plaît à explorer l’origine des choses. D’où viennent les nuages? Qu’en est-il de la neige, de l’hiver? Comment s’est passée la création des premiers cirques?
Au-delà de l’origine du cirque, Circus traite aussi de cette capacité que nous avons tous à l’émerveillement, mais que certains, malheureusement, ont préféré mettre de côté, oublier. Et que le contact, soit avec des jeunes enfants qui ne se sont pas encore imposé ces limites, ou encore avec la « magie » que nous offre le monde du cirque, peuvent également animer à nouveau.
Les couleurs qui peuplent le livre son vives et vivantes, son propos traité avec simplicité, empreint d’une contagieuse naïveté. Circus, à l’image de La neige ou Les nuages, considère avec respect ses jeunes lecteurs, et leur propose un conte moderne efficace. Sans être parfait, il me semble que, à l’image de la série dans laquelle il s’inscrit, l’ouvrage mérite sa place dans une bibliothèque jeunesse.
Et, pour poursuivre l’exploration de cet univers, et pour compléter ce commentaire, je vous propose une petite entrevue réalisée, récemment, avec Mikaël :