La Saint-Jean-Baptiste (ou, si vous préférez, la Fête nationale) arrive à grands pas. Un événement, on le sait, qui cherche à célébrer la culture et l’identité québécoise. Alors, question de souligner tout ça dans ce blogue, je me suis dit, pourquoi ne pas y aller, pour l’occasion, avec quelques suggestions de lecture (ou d’achat) issues de l’esprit créatif de bédéistes québécois!
Mais attention : la BD québécoise reste un univers vaste. Très vaste. Alors, question de circonscrire un peu le tout, je me propose de vous faire quelques suggestions en lien avec les bandes dessinées qui sont arrivées sur les étals des libraires depuis septembre 2011 (ou un peu avant). Question de rester actuel. Et question de parcourir seulement les derniers segments de ma bibliothèque (paresse, quand tu nous tiens…)!
Et, évidemment, ces brefs énoncés ne m’empêcheront pas de revenir, en détail, sur quelques-uns de ces ouvrages, au fil de mes lectures (et mes notes de blogues) estivales.
Alors, voici… Sans ordre particulier…
L’ostie d’chat, tome 1 et 2, d’Iris et Zviane, chez Delcourt : issu d’un blogue feuilleton, le récit à quatre mains proposé par Iris et Zviane est devenu un feuilleton tout court, dont les trois tomes ont (et sont) publiées en succession (pas trop de temps d’attente!). En route vers la publication prochaine du troisième tome, il est temps de vous rattraper et de plonger dans l’univers quotidien (et masculin) des personnages créés par les auteures. On n’en dit pas plus (parce que je me garde un peu de jus pour en parler plus tard cet été, en détail).
D’ailleurs, dans le registre « feuilleton », si vous aimez, jetez aussi un coup d’œil (dans un autre style) au Glorieux printemps de Sophie Bédard, dont le premier tome vient d’être publié chez Pow Pow.
White Crows, tome 1, de Djief, chez Soleil : quelques semaines avant la sortie (européenne et québécoise) de la deuxième partie, une sympathique bande dessinée de science-fiction, presque un hommage au genre, à travers tous ses archétypes et toutes ses obligations. Sans être parfait, on y trouve un récit bien ficelé, efficace, léger, idéal pour la lecture estivale et bien appuyée par le trait de Djief (qu’on connaît aussi pour son dessin dans la série Le crépuscule des dieux et Saint-Germain).
Du chez-soi, d’Ariane Denommé et La muse récursive, de David Turgeon, tous deux chez La Mauvaise tête : une nouvelle maison d’édition made in Québec qui a été lancée lors du dernier Festival de la BD francophone de Québec. Avec deux volumes bien différents, certes, mais fort efficaces (pour différentes raisons). Le premier, une réflexion sur la maison, le domicile, le chez-soi qui, au fil des années, devient un bien de consommation plutôt qu’un milieu de vie. L’autre, un récit tendance complexe et épique (dont on vous avait parlé à la première note de ce blogue) et qui, évidemment, mérite le détour.
La mauvaise fille, de Philippe Girard, chez Glénat Québec : après Rewind (en septembre 2011), l’auteur s’intéresse ici à sa grand-mère, suite à la découverte (et la lecture) d’un journal intime qu’elle a rédigé au fil de quelques années, un peu après le tournant du siècle. Une reconstruction du Québec d’alors et un témoignage précieux d’une femme qui, à certains égards, était au-devant de son époque. À lire.
Carmen de Prosper Mérimé, de Frédéric Brrémaud et Denis Goulet, chez Delcourt : un pari risqué, condensé la nouvelle de Prosper Mérimé (source du célèbre opéra de Bizet) dans une bande dessinée d’une quarantaine de pages. Un pari réussi. Et qui, grâce à sa lumière et son esprit andalou devient une lecture toute désignée pour les chaleurs estivales.
Motel Galactic 2, de Francis Desharnais et Pierre Bouchard, chez Pow Pow : en fait, comme la dernière fois où on vous en a parlé, on vous recommande d’abord le premier tome (publié l’an dernier chez le même éditeur). De la science-fiction du terroir, du gros délire bien assumé, avec une belle cohésion dans le dessin et dans le scénario. Le tome 1 avait d’ailleurs été sélectionné au prix Bédéis Causa et est en nomination (pour le scénario) aux Joe Schuster Awards. Voilà.
Paul au parc, de Michel Rabagliati, à La Pastèque : évidemment, Paul au parc, ce n’est pas Paul à Québec. Mais ça n’enlève rien à la valeur de ce nouvel opus de la populaire série de Rabagliati. Un bref séjour dans la jeunesse de l’auteur, métissage de souvenirs d’octobre 70, de la vie quotidienne aux côtés de la belle-famille, et de scoutisme. C’est solide. C’est efficace. Empreint de simplicité. À l’image des autres Paul quoi!
Et, enfin, un incontournable (et un choix facile) : les Chroniques de Jérusalem, de Guy Delisle, chez Delcourt. Disons que ce n’est pas pour rien s’il a été récompensé à Angoulême. Et ce n’est pas pour rien s’il a fait l’unanimité aux prix Bédéis Causa. C’est dans la lignée de ses Chroniques birmanes, Pyongyang et Shenzen. Aussi bon que ses meilleurs, selon tous les dires.
Évidemment, il y en aurait bien quelques autres qu’on pourrait mentionner ici et qu’on a bien apprécié lire au fil des derniers mois. Qu’on pense au Mile-End, de Michel Hellman (Pow Pow), à La bête du lac, de Patrick Boutin-Gagné et François Lapierre (chez Glénat Québec), au cinquième tome des Nombrils, Un couple d’enfer de Delaf et Dubuc, chez Dargaud, Le temps des siestes de Jimmy Beaulieu, chez Alto, ou encore le troisième tome de la série Radisson (intitulé Coureur des bois) de Jean-Sébastien Bérubé. Quelques autres titres donc, à ajouter, à cette liste de lectures d’ici donc…
Alors, sur ce, ne reste plus qu’à vous souhaiter de bonnes festivités! Et, espérons-le, de bonnes lectures également!