French Kiss 1986, c’est l’histoire d’un été. Une saison riche, chargée. Amours et trahisons. Peines et plaisirs. Tout ça, le temps d’une guerre de quelques semaines, qui oppose, à la façon de La guerre des tuques, deux groupes d’enfants. Un conflit à saveur de piraterie, avec la sortie toute récente (en 1986) du film (aujourd’hui culte) Les Goonies.
C’est l’univers auquel nous convie Michel Falardeau, chez Glénat. Une enfance imaginée, réalisée en hommage à la sienne, et aux amis qui l’ont peuplée, dans le village qui l’a vu grandir. Une manière, pour lui, de fixer son inspiration, son imaginaire, de replonger dans ces années pour en ressortir avec une version grandie, fantasmée, voire exagérée…
Au fil des pages, l’auteur de Québec nous ramène dans ces années, au fil des clins d’œil, des expressions, des références. French Kiss 1986 stimule notre fibre nostalgique, mais cela, jamais au détriment de l’histoire. Rien de gratuit. Ou d’inutile. Le scénario de Michel Falardeau, tout comme son trait, est efficace, dynamique, rythmé.
Il faut dire qu’il se permet, par moments, quelques instants de répit, le temps d’un aller vers l’avant en 2000 qui vient ponctuer son histoire. Son héros, alors adulte, raconte cet été à ses enfants. Armé des artifices du conteur, il crée suspense et attente, ouvrant la porte à un univers et une réalité magnifiée. Et cela, jamais trop souvent, jamais trop longtemps.
Décidément, il y a du bon, beaucoup de bon, à dire de French Kiss 1986. Trois ans après sa dernière parution (Luck), Michel Falardeau est revenu en force avec cet ouvrage. Un hommage réussi à l’enfance et aux années 1980, certes, mais, avant tout, un récit solide, appuyé par des dialogues vivants, peuplé de personnages attachants. À lire.
Et si vous souhaitez en savoir un peu plus sur l’ouvrage, j’ai eu l’occasion, ces derniers jours, d’en discuter avec Michel Falardeau. Retour sur la création, sur certains des constats énoncés ci-haut, au fil de cet entretien d’une quinzaine de minutes :