Boulet
Notes 7 : Formicapunk
(Delcourt)
Il s’agit de parcourir un tant soit peu le Web pour découvrir que les blogues BD ne manquent pas à l’appel. Bien au contraire. Évidemment, parmi ce nombre, certains en viennent à se démarquer. Question de goût. De sensibilité. Pour moi, LE blogue BD, c’est celui de Boulet (www.bouletcorp.com) qui, au fil du temps, est devenu ma référence, mon coup de cœur Web. Oui, dans la sphère virtuelle. Mais aussi en version papier.
Face au succès de l’entreprise, à la demande des lecteurs (et, bien entendu, à la qualité du contenu), c’est Delcourt qui a commencé à éditer ces courts récits et réflexions sous le titre de Notes. Déjà sept tomes publiés. Et un dernier, à venir, pour l’an prochain.
Vous ne connaissez pas (encore) ce blogue? Allez-y faire un tour. Il en vaut la peine.
Et, si vous aimez, si vous avez désir d’une extension papier, allez-y également. Sans heurts. En bonus, depuis déjà quelques tomes, Boulet offre une intégration à saveur thématique, autour des notes sélectionnées : dans uns, c’est le thème du rêve, de l’imaginaire qui domine; dans un autre, les scénarios de fin du monde. Dans celui qui nous intéresse ici (le 7), c’est l’idée des mondes parallèles. Un trait plus que solide. Un sens du punch. Un auteur (et un blogue) qui, à mon sens, est un incontournable.
Sophie Bédard
Glorieux printemps (tome 2)
(Pow Pow)
Tiens, puisqu’on parle de blogue… Petit clin d’œil au second tome de Glorieux printemps, publié l’automne dernier chez Pow Pow. D’abord feuilleton Web, l’éditeur propose une adaptation et une organisation papier de ce sympathique univers créé par Sophie Bédard. Un premier tome en 2011, un second en 2012, et d’autres à venir.
Au fil des pages de ce feuilleton, la jeune auteure affine son trait. Je suis bien curieux de voir comment il progressera au fil des années, mais la base est là, avec une forte influence du manga pour certains traits, certaines compositions des personnages. Au-delà du dessin, la grande force, à mon sens, de Sophie Bédard, c’est sa maîtrise des dialogues. Ça sonne vrai, authentique. Les textes sont rythmés, dynamiques. Et, ainsi, permettent à l’auteure de nous offrir des personnages en trois dimensions, au fil de ce qui est, pour moi, un retour vers le secondaire et ses rebondissements.
Avec un esprit qui fera penser certains à des séries comme Watatatow (dans ses bons côtés), ou à d’autres feuilletons BD québécois (tels L’Ostie d’chat, d’Iris et Zviane), Sophie Bédard nous offre ici un second tome de qualité, qui nous donne bien envie de continuer la route avec ses personnages, en route vers un troisième volume.
Lewis Trondheim
Ralph Azham 4 : Un caillou enterré n’apprends jamais rien
(Dupuis)
J’ai presque envie de dire « restons dans le feuilleton ». Un ami m’a déjà dit que le net avantage, lorsqu’on suit une série de Lewis Trondheim, c’est qu’on n’a pas (ou peu) à attendre, d’un tome à l’autre. C’était le cas récemment, pour Donjon, une série titanesque qu’il avait mené, entre autres, en collaboration avec Joann Sfar et Manu Larcenet. Et, c’est encore le cas ici pour l’un de ses derniers nés, Ralph Azham, qui en est déjà au quatrième tome.
Je le spécifie : la référence plus haut à Donjon était tout sauf gratuite. C’est que, des séries actuelles de Trondheim, c’est sans contredit celle qui « emprunte » le plus à cet univers. Environnement à saveur médiévale. Princesses, mythes, légendes. Pouvoir surhumains. Personnages atypiques (voir antipathiques). Bref : des ingrédients qui donnait une agréable saveur à Donjon et qui, bien dosés dans Ralph Azham, lui donne aussi ce goût de « revenez-y » sans toutefois donner l’impression que, justement, on est dans un Donjon 2.0.
Avec le tome 4, on débute un nouveau cycle. Une lancée qui nous offre, d’emblée, de bons moments BD, quelques surprises et rebondissements. Et qui poursuit la montée en intérêt (pour moi, du moins), tome après tome, de cette série.