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Lectures récentes (6)

Sophie Bédard
Glorieux printemps (tome 3)
Éditions Pow Pow

Comme à chaque automne, les éditions Pow Pow nous offrent un nouveau tome de la série Glorieux printemps de Sophie Bédard. Et de mon côté, comme à l’habitude, je vous dirai que la série (et le nouveau tome) en vaut la peine. Que si vous avez soif d’histoires d’adolescence à saveur de roman-feuilleton, peuplé de personnages un brin excentriques et de dialogues dynamiques, et bien, vous devriez donner une chance à la série. Si ce n’est déjà fait, évidemment. Car en lequel cas, j’ai plutôt l’impression que je n’ai qu’à vous informer : saviez-vous que le tome 3 est disponible? Non. Et bien voilà.

Avec le tome 3, on poursuit aux côtés des différents protagonistes de Sophie Bédard. On est à la fin du secondaire, ou presque. Photos de graduation. Préparatifs pour le cégep. Dans quel champ étudier? À quel moment devrait-on quitter la maison? Avec, également, l’amour au menu. Les histoires amorcées dans les tomes précédents se poursuivent. Trouve dans le troisième volume leur consécration (premier baiser) ou continue dans la voie tranquille dans laquelle ils s’étaient installés. Les personnages sont fidèles à eux-mêmes : leur personnalité, leur réaction, leur écriture est constante dans sa qualité.

Un récit du quotidien à l’égal des premiers tomes, qui se lit agréablement et facilement. En attendant le prochain.

 

Antoine Ozanam et Antoine Carrion
Temudjin
Daniel Maghen

L’album s’ouvre avec un rêve. Celui d’un chaman. Il rêve d’un enfant encore à naître qui unira l’univers des hommes et des esprits. Qui sera appelé à devenir le nouveau Genghis Khan. Il part à sa recherche et le trouve… Puis l’accompagne, au fil de son enfance, de son adolescence. En route vers la destinée à laquelle il est promis. Au fil des embûches, des rencontres, des tâches à accomplir.

D’une certaine façon, Temudjin, c’est l’histoire d’une éducation, doublé d’un récit initiatique. Une collection de moments qui feront de l’enfant l’homme qu’il deviendra. Mais un récit piloté par Antoine Ozanam qui évite largement les écueils de ce genre : la construction narrative n’est pas limitée à un récit épisodique. On ne sent pas le décompte des années. On suit plutôt le flot narratif, bien solide, du récit. Entre réalité et imaginaire, entre la Mongolie et d’autres univers parallèles. Il crée, au fil des pages un monde imaginaire cohérent entre réalisme et fantastique. Avec ses règles. Son fonctionnement. Sa dynamique.  Appuyé par l’intégration des mythes fondateurs mongols au fil du récit. Et, évidemment, par le dessin d’Antoine Carrion, son trait fin, donnant vie à ces deux mondes et ceux qui les peuplent.

Sans être un incontournable, Temudjin demeure une lecture fort agréable, au fil de l’automne. Pour profiter du récit, certes, mais aussi des beaux paysages de steppes, de forêts qui animent cet album ma foi fort réussi.

 

Jean Dufaux et Jose Luis Munuera
Sortilèges – Livre 2
Dargaud

On doit le dire : l’été (ou le début d’automne) de Jean Dufaux aura été actif, avec d’un côté, le plus récent tome de Murena (dont je vous reparlerai en cours de route) et, également, ce Livre 2 de Sortilèges qui vient clore le premier cycle. Un nouvel opus tout en continuité avec le premier. Sur Terre, Blanche d’Entremonde lutte pour reprendre les rênes de son royaume, qu’elle a perdu suite aux machinations de sa mère au fil du premier livre. Dans le Monde d’en bas, c’est le démon Maldoror qui a été banni par sa jeune sœur, qui devra lui aussi tenter de reprendre son trône. Au fil des pages, la lumière et l’ombre devront s’unir pour compléter leurs combats.

Au fil de Sortilèges, Dufaux et Jose Luis Munuera nous tissent un récit intéressant et complexe. Mais qui, malheureusement, ne semble pas avoir choisi de siège entre comédie et drame… De ce fait, on oscille entre les genres, autant dans les péripéties que dans les personnages, créant peut-être un léger décalage pour le lecteur cheminant d’un côté et de l’autre de cette ligne mince… Un peu comme si deux albums cohabitaient dans ce deuxième tome de Sortilèges. Et pas toujours heureusement…

Reste que, malgré cela, le récit est demeure intéressant et, surtout, le dessin de Munuera fort réussit dans son trait et sa couleur. Un album imparfait donc, sans être dépourvu d’intérêt.