J’avais parlé, il y a quelques semaines, du « volet spectacles » du 27e Festival de la bande dessinée francophone de Québec. Une série d’activité, fort variées. Une série de métissages autour de la BD et d’autres disciplines.
En route vers la présentation de certains de ces spectacles, auxquels j’aurai d’ailleurs le plaisir de collaborer, je me suis dit qu’il serait peut-être bon d’approfondir un peu leur teneur, en compagnie de leurs concepteurs.
Résultante?
Je me suis permis deux courtes rencontres, au fil des dernières semaines. L’une avec l’un des concepteurs de La Fièvre des planches, Francis Desharnais. L’autre avec la directrice de la troupe Burlestacular, Cristina Moscini (alias Bambi Balboa), qui travaille avec son équipe sur STRIP : les héroïnes s’effeuillent.
Burlesque et BD
STRIP, c’est un métissage entre l’univers du burlesque et de la bande dessinée. Plus d’une dizaine d’effeuilleuses sont en train d’imaginer, de créer des numéros, humoristiques et coquins, autour de l’univers d’héroïnes de la bande dessinée. On aura donc l’occasion de voir les Veronica et Betty de Archie, La Castafiore de Tintin, Poison Ivy et Catwoman de Batman, Claudia Chiffre de Spirou et plusieurs autres en « petits dessous » (comme l’indique avec humour le communiqué de presse). Des numéros qui, on l’imagine, seront à la hauteur du travail offert par la dynamique troupe, au fil de leurs spectacles annuels (tels Déshabille la Québécoise, présenté l’automne dernier, qui s’amusait à mêler effeuillage coquin à l’histoire québécoise).
Évidemment, la connexion avec le dessin ne s’arrête pas là : pendant les numéros (ou autour de ceux-ci) on aura l’occasion de voir, à l’écran, la plume de quatre dessinateurs : Julien Paré-Sorel (Léthéonie), Jimmy Beaulieu (Non-Aventures), Boulet (Notes) et ValMo (qu’on connaît bien notamment pour son travail au sein de la Ligue québécoise d’impro BD). Les quatre dessinateurs imagineront tableaux et accompagnement autour des numéros des effeuilleuses et proposeront quelques tableaux à saveur érotique de leur cru (on annonce, notamment, une interprétation autour de Barbarella).
La formule est certes intrigante. Et le résultat, lui, sera livré le jeudi 10 avril prochain au Théâtre Petit Champlain (les billets sont d’ailleurs déjà en vente). Et pour en savoir un peu plus sur le spectacle et sur l’esprit de Burlestacular, petite rencontre d’une douzaine de minutes avec Cristina Moscini :
Allier l’univers du swing à la BD
L’autre spectacle, présenté lui le vendredi 11 avril au Musée de la civilisation, s’appelle La Fièvre des planches et propose un métissage entre dessin, danse et musique (autour, évidemment, de l’univers riche et varié du swing). D’un côté, on annonce ainsi la présence d’une 
vingtaine de danseurs de la troupe Port-O-Swing qui, par leur pas, porteront le swing sous ses différentes variations (charleston, jive, blues, etc.). En musique, c’est la formation Odeur de Swing qui sera sur place. Et, au dessin, ce sera Francis Desharnais (Chroniques d’une fille indigne), Djief (Le Crépuscule des dieux), Bach (C’est pas facile d’être une fille) et ValMo.
Les quatre dessinateurs seront ainsi appelés à créer en direct sept tableaux présentés au public sur écran géant : des œuvres inspirés de l’univers de la danse, de sa dynamique, de ses gestes, autant dans leur exécution que dans leur thématique. Au fil des tableaux, les dessinateurs varieront les styles de dessin, les thèmes explorés, la dynamique même de la prestation. Séquences abstraites ou ambiantes, séquences peuplées de danseurs mettant en exergue leur mouvement, dialogue entre danseurs et dessinateurs… On nous promet une soirée pour le moins éclatée!
Le tout commence à 20h. Outre la dimension spectacle, on propose également une soirée dansante, avec DJ et band. Et, pour les non-initiés, l’occasion également de profiter de l’expertise de l’équipe de Port-O-Swing afin de suivre un cours accéléré de swing!
Pour en savoir plus, petite entrevue (un peu moins de 10 minutes) avec Francis Desharnais (qu’on avait accroché quelques heures avant une participation à un festival de danse swing – le bédéiste est en effet aussi danseur amoureux de cet univers) :