Le Combat ordinaire de Manu Lacerenet est en court d’adaptation cinématographique.
Le tournage est commencé, le 11 août dernier, pour ce film réalisé et scénarisé par Laurent Tuel (Jean-Philippe, Le Premier cercle, La Grande boucle). Au casting? C’est Nicolas Duvauchelle (Polisse, Comme des frères) qui incarnera le photographe Marco, dont les questionnements et réflexions sont au cœur du superbe récit proposé par Lacernet. Se joindront à lui : Maud Wyler, Olivier Perrier, Liliane Rovere, Jeremie Azencott, André Wims et Juliette Navis.
Reste à voir ce qui en ressortira, évidemment.
Sachant qu’on ne peut facilement adapter sans trahir un peu, restera à voir la nature de ces « trahisons » et leur impact sur le récit, son ambiance, son contenu…
D’ailleurs, avant de retirer son blogue du Web, Manu Larcenet avait fait connaître ses réflexions, ses appréhensions, face au travail d’adaptation et à la résultante à venir…
Petit extrait :
« Je ne voulais absolument pas que mes livres soient portés à l’écran. Sans doute la peur qu’on trahisse peu ou prou mon propos me faisait-elle bouder l’exercice. Mais la chair est faible et l’attrait d’une expérience qu’on ne rencontre qu’une fois dans une vie s’est peu à peu imposé. J’en ai discuté avec mon éditeur, homme sage s’il en est, qui m’a dit qu’un éventuel mauvais film ne pouvait pas faire de mal à un bon livre. Je dois avouer que je doute encore un peu de ce postulat, mais il m’a semblé opportun, puisqu’on m’y poussait avec ardeur, d’essayer, pour voir. (…)
Dans ce genre d’adaptation, même si ce n’est pas là mon point fort, il faut savoir lâcher prise. C’est nécessaire. Sinon, il faut se battre contre tout et tous, à chaque instant, se prendre la tête, avaler des couleuvres, plonger dans le bain des compromis… C’est à devenir fou. Donc, pour éviter de m’épuiser et d’éventuellement perdre le goût de la création pour mes livres, à force de retourner des problèmes qui ne devraient pas être miens dans mon crâne congénitalement confus, il m’a semblé sain de m’éloigner de l’élaboration du bazar. Et puis, d’expérience, je sais que lorsque je quitte longtemps ma table à dessin, j’ai beaucoup de mal à retrouver le fil quand j’y reviens.
Pourquoi « le combat ordinaire »? Parce que je me suis détaché du livre, il est loin, maintenant. Et il semblait que, si je devais tenter l’expérience cinéma après l’échec cuisant de BLAST, il fallait le faire sur un livre qui ne m’occupait plus l’esprit. »
Reste à voir donc, quelle vision du Combat ordinaire proposera Tuel.
D’ici à ce qu’on ait accès à la bande-annonce, à quelques images du film, il faut se satisfaire de quelques images du tournage, croquées par le journal Sud Ouest…
Et mettre ça dans la filière « à suivre. »