Belle expérience de création, ces jours-ci (ce qui explique d’ailleurs le calme relatif de ce blogue). C’est que je me consacre, depuis la semaine dernière, à la réalisation d’un projet multidisciplinaire autour de la bande dessinée, intitulé Rouge Ketchup.
Au départ, l’objectif était simple : l’organisme Parenthèses 9 cherche à développer des projets autour de la bande dessinée, à la « faire sortir des planches ». Déjà, quelques explorations ont été menées de front, au fil de la récente année (notamment avec La Fièvre des planches présentée au Festival de la BD francophone de Québec en 2014, ou encore avec Paroles sur images, offert dans le cadre de Québec en toutes lettres, l’automne dernier).
Thématique commune à ces propositions? La rencontre. Entre artistes. Entre domaines de création. Au fil des derniers projets, des communions à trois : musique, dessin, littérature; musique, dessin, danse swing. Avec un récit visuel qui était axé sur la narration, à la manière d’un livre illustré (pour l’un), ou à l’expression de la dynamique de la danse (pour l’autre).
Avec Rouge Ketchup?
L’objectif était d’élargir un brin cette rencontre. La bande dessinée y côtoie donc quatre disciplines : arts visuels, art audio, art vidéo, théâtre. Les deux premiers viennent appuyer le second dans la création d’un univers visuel aussi puissant que varié. Le second intervient pour venir créer des textures, ambiances… Et le troisième vient (avec l’appui de la scénographie) venir mettre le tout en espace.
Évidemment, il nous fallait, afin de mener à bien cette exploration, trouver manière commune à explorer… Alors que les précédentes productions menées par Parenthèses 9 étaient axées d’abord sur le processus, Rouge Ketchup, lui, devrait être développé d’abord et avant tout à partir d’une thématique… Et, rapidement, une thématique s’est imposée (vous l’aurez deviné au titre) : la monumentale bande dessinée de Réal Godbout et Pierre Fournier, Red Ketchup.
L’univers était riche. Les thématiques toujours actuelles. Avec un jusqu’au-boutisme inspirant dans les explorations proposées. Et, en plus, chaque participant au projet, chacun à leur façon, connaissait cet univers.
Évidemment, l’idée n’est pas de reproduire Red Ketchup (après tout, qui pourrait véritablement aspirer à une telle chose?), mais plutôt d’explorer cet univers, et de permettre au collectif d’aller y puiser idées, perspectives… D’offrir au public une interprétation, un point de vue, une vision sur cet univers. En image. En son. En espace.
Tout ça, pour trois représentations seulement. 24, 25, 26 mars, au sous-sol du Cercle (228 rue Saint-Joseph Est, à Québec) (billets vendus à la porte).
Le public sera invité à une expérience, à une performance installative, à un spectacle multidisciplinaire, à une heure qu’on espère riche en émotions. Dans un spectacle destiné aux curieux. À ceux qui connaissent l’univers du personnage de Godbout et Fournier, et qui pourront mettre leur regard au côté de celui des artistes. À ceux qui ne connaissent pas cet univers, et qui viendront découvrir un parcours, en crescendos et décrescendo, qui, nous l’espérons, vous donneront le désir d’aller vers la BD, par la suite.
Voilà la raison de ma relative absence.
Et voilà l’invitation que je vous lance (aux côtés des artistes participant au projet : Érick D’Orion, Frédérique Laliberté, Francis Desharnais, Paul Brunet [qui a réalisé la murale dont un détail est présenté plus haut], Jocelyn Pelletier et Karine Mecteau Bouchard).