Petit parcours événementiel du FBDFQ pour festivalier marathonien

C’est parti pour le 28^e Festival de la BD francophone de Québec.

Comme à l’habitude, il y aura moult séances de dédicaces et rencontres d’auteurs dans l’espace Festival du Salon international du livre de Québec. Avec près de 120 auteurs présents, il y aura de quoi faire (d’ailleurs, je me permettrai quelques propositions de « rencontres incontournables » demain). Mais, évidemment, le Festival ne se limite pas à son occupation du Salon : plusieurs événements sont au programme, de mercredi à dimanche.

Et pour qui le veut bien, ces cinq jours peuvent facilement se transformer en sympathique marathon.

Alors, vous voulez vivre le festival « au max » (à défaut d’une meilleure expression)? Voici un petit parcours de marathonien événementiel du Festival de la BD francophone de Québec.

(et par équité pour ceux qui oeuvrent de jour, je prendrai la liberté de commencer ces parcours à 17h pour mercredi, jeudi et vendredi)

Mercredi 8 avril

17h. On fait quoi? On se rend du côté du Frigo (330 rue St-Vallier Est) pour le vernissage de l’exposition « La BD de Québec au Frigo ». En collaboration avec FRIMA, le Festival offre une chouette exposition d’illustrations et de planches (ouverte à tous) où vous aurez l’occasion de découvrir quelques réalisations de Bach, Djief, Paul Bordeleau, Michel Falardeau, Mikaël, Denis Goulet, Jacques Lamontagne et Yohann Moriln. Une chouette escale, donc, pour démarrer le tout de manière festive.

Ensuite? On se déplace pas trop loin : à la bibliothèque Gabrielle-Roy, pour 19h pile. Ce sera l’occasion de profiter du vif savoir de Michel Giguère à l’occasion d’un Rendez-vous de la BD entièrement dédié à l’œuvre d’Emmanuel Lepage (et en sa compagnie). Intitulée « Emmanuel Lepage, la beauté du monde », la rencontre explorera son style (en tant que dessinateur et coloriste), en croisée avec ses récits de fiction autant que ses reportages BD. Des Îles de la Désolation à l’Antarctique ou Tchernobyl. Bref : on profite d’un échange réfléchi, fouillé et intimiste avec l’auteur de La Lune est blanche.

Puis, 21h… Je vous laisse libre (faut bien se donner le temps de souffler!). Quoique si vous avez envie de prendre un verre, question de mettre en perspective ce qui a été dit au fil de cette rencontre, vous pouvez toujours remonter vers Saint-Jean-Baptiste et vous poser au Fou-Bar. Pourquoi ce lieu? D’un côté, parce qu’il y a exposition du sympathique et talentueux David Gauthier (Le Poids du vide). Et de l’autre parce que le collectif des Comic Jam de Québec s’y réunit pour sketcher en groupe : puisqu’on est dans la thématique BD pour ces jours-ci, autant mieux en tirer le maximum!

Jeudi 9 avril

Pour jeudi, ma proposition serait de vous faire arriver un brin d’avance dans le faubourg Saint-Jean-Baptiste : pourquoi pas, vers 16h-16h15. Le temps de partir d’un bout de la rue et de la descendre, tranquillement, jusqu’à La Ninkasi (pour un 5 à 7). Au fil de votre parcours, vous pourrez profiter des toujours ludiques propositions de PisHier, qui offre une parade de monstres et créatures diverses dans les vitrines d’une vingtaine de commerces. Peut-être prendre une petite pause également dans le secteur de l’église St-Matthews? En effet : les murs extérieurs du cimetière se font le réceptacle d’une série de planches réalisées par Lewis Trondheim. Ce sont Les Petits riens à Québec. Une trentaine de courtes histoires ou réflexions réalisées par le brillant auteur lors de sa résidence de création à Québec, en juillet-août 2014. Et l’occasion de les lire avant leur publication papier!

Mais, quoi que vous fassiez, tentez d’arriver pour 17h à La Ninkasi, question de profiter d’un 5 à 7 tout en BD : à l’image de son lancement festif de mars dernier, le Festival vous convie à une nouvelle édition du « Roi de la montagne » : dix bédéistes s’affronteront au fil de neuf duels enlevants, où le dessin en direct (et à la caméra) régnera en maître. Bach, ValMO, Julien Dallaire-Charest, Catherine Lemieux, Yves Bourgelas, Jeik Dion, Saymone, André « Gag » Gagnon, Miguel Bouchard et Joël Sim offriront le volet performance, accompagnés en musique par Todd Picard. Une sympathique performance, à caractère un brin belliqueux (que j’aurai le plaisir d’animer).

En bonus? Vous pourrez profiter de l’exposition « Rondes chimères » présentée à La Ninkasi pendant le festival : un collectif d’auteures qui présente une réinvention (avec nombre d’illustrations) de figures à caractères mythologique. Et le vernissage est tenu simultanément au 5 à 7. Quand même!

Ensuite on respire un brin… Et si on veut poursuivre en BD, alors, c’est destination Théâtre Petit Champlain pour assister à une collaboration entre le Festival de la BD francophone de Québec et Lyon BD : Paroles de planches. Mis en scène par Jean-Philippe Bergeron et Tony Curien, ce spectacle construit simultanément des deux côtés de l’Atlantique vous offrira une série de lectures de textes BD. Au menu? Paul à Québec, Les Cousines vampire, Lincoln, Boule et Bill et plus.

Vendredi 9 avril

Déjà vendredi. En 5 à 7? Peut-être la remise des prix Bédéis Causa, à l’Observatoire de la Capitale. Puis? On se dirige vers le Musée de la civilisation : vendredi soir, dès 20h, c’est La Fièvre des planches.

En musique, Melvis and the Jive Cats. Au dessin, Francis Desharnais, Nicolas Kéramidas et Bach. Avec l’appui des danseurs de Port-O-Swing. Vous aurez l’occasion de découvrir un dialogue à trois endiablé, danse, musique et dessin, aux couleurs de swing. En direct, sur écrans, une histoire développée à trois, un peu à la manière d’un cadavre exquis, mais avec des liens tissés serrés avec les propositions musicales. En première partie : une prestation de danse, improvisée et chorégraphiée, par les nombreuses troupes de Port-O-Swing. Et, en deuxième partie, le dessin et la musique continuent, mais tous sont invités sur le plancher de danse (du moins, tous ceux qui le veulent), alors que l’histoire continuera son évolution et son dénouement.

L’an dernier, ça avait été une fort agréable soirée (à laquelle j’avais le plaisir de participer). Et, évidemment, ça semblait évident qu’il fallait en proposer une nouvelle mouture!

Samedi 10 avril

On commence où, ce samedi? Encore ici : je reste dans le parcours événementiel (l’article « auteurs au salon », c’est demain!). Donc, pour respecter ma thématique, je me permets d’occuper (un peu) votre avant-midi. Peut-être en vous faisant faire un détour par Sainte-Foy, à la bibliothèque Monique-Corriveau, pour voir l’exposition consacrée à Charlie Hebdo? Ou sinon, par Saint-Roch, pour découvrir les planches de Héro(ïne)s, une exposition bien sympathique imaginée par Lyon BD : des auteurs ont été conviés à « féminiser » des héros de BD masculins. Et s’ils avaient été des femmes? Astérix devient Astérixe. Tintin, Titine, et la suite. Sympathique. En plus de soulever plusieurs (pertinentes) questions sur la place des femmes dans ce panorama de héros BD franco-belges.

Vous pouvez, d’une manière ou d’une autre, vous diriger vers le Musée de la civilisation en après-midi. La thématique du jour? Le voyage! D’abord avec le spectacle Panoramas : l’orchestre Rond-la-Boule et les dessinateurs André « Gag » Gagnon et ValMO s’unissent pour vous faire voyager. Mexique. Turquie. Brésil. Martinique. Russie. Et plus! Une série de neuf tableaux vous seront proposés. La musique (qui parle déjà à notre fibre de globe-trotter) sera magnifiée par les paysages qui seront créés en direct par les dessinateurs, qui viendront offrir un contexte visuel au contexte auditif proposé par l’orchestre (pour avoir participer à l’élaboration du projet, bien hâte d’en voir la résultante!).

Puis, vous restez dans les parages : à 14h30, toujours au Musée de la civilisation, c’est Emmanuel Lepage qui apparaît à nouveau dans ce petit parcours. Cette fois-ci, il offre une conférence dans l’esprit de la populaire série « Les Grands explorateurs ». Au menu? Le sujet de sa BD documentaire (récipiendaire du prix France Info 2015 d’ailleurs), La Lune est blanche. Emmanuel Lepage nous fera ainsi le récit de son périple en Antarctique, dans le cadre d’une expédition scientifique.

Ensuite, on fait du vas et viens.

C’est que je vous fais faire un petit saut dans Saint-Roch d’abord, en 5 à 7 : c’est le vernissage de l’exposition Histoires de quartiers. Onze auteurs de la relève se sont regroupés afin de proposer onze histoires autour de quartiers de Québec : Saint-Sauveur, Sillery, Vanier, Beauport, Charlesbourg, Vieux-Port, etc. Onze histoires en deux planches, à travers une belle variété de styles visuels autant que narratifs. Et si vous n’avez pas envie de faire l’aller-retour du Musée pour l’occasion (parce que je vous y renvoie à 19h), et bien assurez-vous, dans ce cas, de passer peut-être en matinée le samedi, ou dans une pause vendredi (l’exposition est à l’Espace-galerie Sherpa, sur Charest Est, jusqu’au 11 avril) (cela, à moins que vous ne préféreriez profiter d’une causerie avec Nicoby et Nicolas Wild sur la BD reportage, organisée en 5 à 7 par la FPJQ – Section Québec à la Ninkasi du Faubourg!).

Le retour au Musée de la civilisation est pour 19h : c’est le lancement du troisième numérique de la revue PLANCHES. Puis, à 20h, c’est le désormais traditionnel tournoi d’impro BD du Festival qui démarre. C’est douze improvisateurs, huit dessinateurs et deux musiciens qui vous accompagneront, au fil de trois courts matches d’impro BD. L’occasion (pour ceux qui ne connaissent pas la discipline) de découvrir l’impro BD (ou d’en voir, pour ceux qui connaissent déjà). J’aurai le plaisir d’animer ces joutes et, si je me fie à l’expérience passée, c’est toujours festif, dynamique et enlevant!

Dimanche 12 avril

Dimanche, c’est un jour de choix.

Pas nécessairement pour le début de la journée, de ce côté, le festivalier qui choisit de mettre en branle un parcours uniquement événementiel sera probablement porté vers le Musée national des beaux-arts du Québec (en passant peut-être, en route, par la bibliothèque Collège-des-Jésuites, vu que ce n’est pas [trop] loin pour voir le récit Éducation physique, écrite par Nathaël Molaison et illustrée par PisHier, exposée sur ses murs). Mais bon, au Musée : à l’image de l’exercice (fort réussi) de 2014, le Festival et le Musée se font à nouveau partenaire et ont convié près de vingt auteurs BD à « envahir » certaines de leurs salles. Alors que l’an dernier, c’était celles des grands maîtres québécois de la peinture, pour 2015, ce seront plutôt celles de la Saison de la photographie (Lida Moser, Bryan Adams et autres). Les bédéistes auront 90 minutes pour dessiner un croquis, un dessin, en écho aux propositions photographiques de la salle où ils se trouvent. Et ça donnera assurément de beaux dialogues!

La première séance est de 10h à 11h30. La seconde est de 14h à 15h30. Côté budget, il faut toutefois assumer le coût d’entrée des salles d’exposition (c’est la seule activité payante du Festival, aux côtés du spectacle au Théâtre Petit Champlain du jeudi soir).

Si vous êtes toujours dans les parages du Musée à 13h, alors, dans ce cas, vous pouvez aller faire un tour à l’auditorium pour aller voir Conte à bulles, résultat d’une collaboration (cette fois) entre le festival Quai des bulles (à Saint-Malo) et le FBDFQ. On aura l’occasion d’y voir la conteuse Yolaine, offrir une histoire inspirée des folklores africains et amérindiens, mise en musique par Todd Picard et illustrée en direct par le breton Nicoby.

Vous pouvez aussi choisir d’aller faire un tour vers Le Cercle : à 14h, dans le cadre de la série « Les P’tits mélomanes du dimanche », le pianiste Maurice Laforest offre une mise en musique et en dessin pédagogique de l’univers d’Érick Satie, aux côtés de la comédienne Véronika Makdissi-Warren et du dessinateur Francis Desharnais.

Par la suite? Peut-être un passage par la bibliothèque Aliette-Marchand (pour l’exposition Far Out) ou par la bibliothèque Saint-Jean-Baptiste (pour l’exposition de Julie Rocheleau), question de compléter votre riche marathon festivalier.

Pour le détail de la programmation événementielle du FBDFQ : www.fbdfq.com.

Et demain, on vous fait entrer au salon!