Il y a, quoi, près de 120 auteurs présents au Festival de la BD francophone de Québec.
Qui rencontrer?
Beaucoup d’auteurs talentueux s’y trouveront cette année. De mon côté, je vous en liste ici une dizaine qu’il serait bon (pour vous) de rencontrer. Mais, évidemment, ne vous limitez pas à cette seule liste : explorez! Après tout, ces événements sont l’occasion d’un contact privilégié avec les auteurs, autant certains que vous aimez et connaissez déjà, autant d’autres qui méritent aussi largement d’être découverts. Considérez cela comme la « pointe de l’iceberg ».
Donc, voici huit auteurs à rencontrer (« absolument ») au FBDFQ 2015.
Invité international pour commencer. J’avais, personnellement, beaucoup apprécié son Goliath. Cette relecture surprenante de l’histoire de David et Goliath, mais où l’on voit le récit sous l’angle du géant qui, finalement, n’est pas le moindrement vilain. Au contraire : un passionné des chiffres, choisi simplement parce qu’il est grand, qui sait qui ne pourra pas le moins du monde combattre du moment où un champion émergera du côté adverse.
Et il y a aussi son Vous êtes tous jaloux de mon jetpack, des BD de type « strip » pour journaux, vraiment rigolos et sympathiques. Des trucs à lire, quoi.
Un autre qui, pour moi, figure dans le registre de ces « incontournables » du FBDFQ 2015. Ne serait-ce que pour ses bandes dessinées documentaires. La Lune est blanche. Un printemps à Tchernobyl. Voyage aux Îles de la Désolation. Du grand art, autant quant à son trait qu’à ses capacités narratives. Des récits passionnants, des paysages superbes à découvrir.
Bref : incontournable. Avec, en bonus une conférence le samedi après-midi (14h30) au Musée de la civilisation.
Troisième (de quatre) invités internationaux sur cette liste (placée en ordre alphabétique). Ici, Eduardo Risso, qui livre de manière virtuose le dessin de la série 100 Bullets. Il s’agit d’une première visite québécoise pour l’auteur argentin et, du coup, pour les lecteurs l’occasion de rencontrer un des grands maîtres de la scène comics.
On parle quand même d’un artiste qui a remporté trois Eisner Awards, deux Harvey Awards en plus du Yellow Kid Award (quand même!).
Je me permets de vous proposer deux auteurs de la relève (et quatre Québécois) sur cette liste (j’ai décidé de faire du 50-50 cette année). Après moult tergiversations intellectuelles, j’ai choisi les quatre listés dans cette page (évidemment). Blonk? Un premier album, 23h72 (chez Pow Pow) qui m’a laissé une belle impression.
Un récit surprenant, plein d’humour noir et de réflexions sérieuses, qui joue justement avec l’équilibre des genres de belle façon à partir d’un a priori absurde (un homme revient à la vie, sous forme de zombie, et veut reprendre sa « vie d’avant », ce qui ne surprend absolument personne). Avec un trait coloré, limite fluo, qui joue aussi un tantinet à contrepied avec son propos… Une BD réussie. Et un auteur à suivre (à mon humble avis).
J’ai choisi d’osciller pour les choix québécois entre des évidences et des découvertes. Vous aurez compris ici que, pour ce qui est de Réal Godbout, je parle d’évidence. Qu’est-ce que vous aurez l’occasion de faire signer en ce FBDFQ 2015? Le septième tome de Red Ketchup? Ou encore le nouvel opus de l’intégrale Red Ketchup (tous deux à La Pastèque).
Et, en bonus, une occasion d’échanger, de dialoguer, de voir travailler un grand maître de la bande dessinée québécoise, qui possède une riche justesse dans le trait, une efficacité dans la composition, dans la couleur… Mais bon : j’imagine que je prêche à des convertis (on parle quand même de Red Ketchup!).
Volet découverte, la suite. Ici, Guillaume Perreault, qui a livré Cumulus l’an dernier (chez Mécanique générale).
L’histoire touchante d’un petit garçon qui vient de déménager. Seul, il se noue d’amitié avec un nuage qui passe dans les environs et lui fait visiter sa maison, sa ville. Partage avec lui un moment de sa solitude, de sa tristesse. Un beau récit. Qui finit bien ou mal (c’est selon votre interprétation). Dessiné avec un trait qu’on associe à l’illustration jeunesse. Expressif et simple. Dans une mise en page épurée et efficace. Ça avait été une de mes belles découvertes de 2014.
Autre incontournable : Jean-Louis Tripp. Je le mets ici, car c’est (l’unique) représentant du trio derrière la grande série Magasin général qui sera présent au FBDFQ (aux côtés de François Lapierre et Régis Loisel). Et pourquoi je vous le mets dans les incontournables cette année? Parce que Magasin général vient de se conclure.
Le neuvième et dernier tome est bel et bien derrière nous. Une belle série, pas toujours parfaite, mais qui laisse une vive impression. Avec un beau trait, de belles couleurs, de beaux éclairages. Bref : du solide. Tout en lenteur (ce qui est assez rare en BD, il faut l’avouer). Et, en bonus, une série qui prend un éclairage d’autant plus dynamique lorsque lue de bout en bout.
Vous avez lu Ainsi se tut Zarathoustra? L’ouvrage en vaut la peine, assurément. Nicolas Wild allie sans peine le sérieux du contenu et la légèreté du ton. Dans cet ouvrage, il s’inspire de la vie de Kasra Vadarafi, qu’il amène vers la fiction, question de pouvoir jouer un brin avec la vérité.
On part donc avec lui sur les traces de la culture zoroastrienne d’Iran. Et cela après l’avoir suivi en Afghanistan avec le tout aussi réussi Kaboul Disco. Des choix narratifs judicieux. Un côté informatif qui ne tranche pas avec ses velléités humoristiques. Avec un trait efficace, esthétique. Et un ton à mi-chemin entre la BD reportage, l’autobiographie, le récit d’aventures… Un auteur (et des livres) à découvrir!
Alors voilà.
Tel que mentionné, huit parmis bien d’autres.
Et pour la liste complète, c’est au www.fbdfq.com (avec l’horaire dédicace du côté du www.silq.ca).