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Clin d’œil à l’expérience Cases et possibles

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Et voilà, nouvelle (brève) absence de ce blogue, que je vous justifie dans ce petit notule et, de ce fait, avec une belle excuse : j’ai eu le plaisir, au fil des récentes semaines, de collaborer à la préparation du spectacle Cases et possibles, présenté depuis le 11 octobre et jusqu’au 18 dans le réseau de la Bibliothèque de Québec dans le cadre du festival Québec en toutes lettres.

Et, à l’image de précédentes créations dont je vous ai parlé ici, il s’agit d’un événement métissé, cette fois, entre roman et bande dessinée, entre théâtre et dessin en direct.

Le mandat est venu vers l’organisme Parenthèses 9 (dont, je le rappelle, la mission est d’offrir aux créateurs BD des contextes de création non traditionnels ou performatifs) à l’invitation de l’équipe d’organisation de Québec en toutes lettres : créer une mise en lecture d’extraits choisis de textes des « têtes d’affiche » du festival (Russel Banks, Margaret Atwood, John Saul, Dany Laferrière, Yann Martel), tous liés à la thématique de l’événement, « Liberté d’expression, liberté de création ».

Je parle ici de « mise en lecture », mais, dans le contexte du spectacle, je devrais plutôt parler de « lecture dessinée ». Après tout, les deux comédiens (Emmanuel Bédard et Jessica Ruel-Thériault) partagent ainsi la scène avec deux dessinateurs (Alex Carou et Catherine Lemieux) – ainsi qu’un musicien (Nicolas Jobin). C’est que l’idée n’est pas uniquement de lire les textes, mais aussi de les illustrer en direct, à travers une variété d’approches et de méthodes, tant poétiques que ludiques.

C’est le metteur en lecture Vincent Champoux qui a orchestré le tout, et qui a permis à l’équipe de relever un défi de taille – « Comment illustrer ces textes? ».

Je m’explique : les textes choisis des auteurs sélectionnés n’étaient pas, au départ, destinées à être illustrés. Ce sont de superbes textes, brillamment écrits, qui – on le devine – n’ont pas besoin de cet appui visuel pour exister. Il s’agit donc d’analyser, d’explorer, d’expérimenter, afin de trouver de quelle manière le dessin peut leur apporter, qu’est-ce qui pourrait accentuer ce sentiment de « voyage » que les spectateurs pourront avoir à l’écoute de ces lectures…

Rapidement, une clé s’est imposée : il faut aller au-delà de ce que dit le texte, montrer ce qu’il ne dit pas.

Si un extrait du American Darling de Russel Banks nous donne, avec force de détails, à travers la narration de son personnage central – Hannah – la description de l’ambiance, de l’esprit, de la dynamique ou des conséquences d’une large manifestation, alors ce n’est pas la manifestation qui doit être dessinée, mais plutôt son observatrice… Le regard d’Hannah se fait écho à la perception qu’on les spectateurs des moments terribles qui leur sont décrits…

Pour chaque texte, sa méthode, son approche. Certains seront accompagnés de dessins plus figuratifs, plus ludiques. D’autres iront plutôt vers les textures, vers les ambiances… Toujours dans cette dynamique de complémentarité : le visuel offre ainsi une trame supplémentaire à celle dite par les comédiens.

Tiens, par souci de complétude, je vous offre ici un bref échange à trois (la dessinatrice Catherine Lemieux, l’homme de théâtre Vincent Champoux et moi), autour du projet :

 

Tournée dans les bibliothèques

Et si vous souhaitez découvrir le résultat de cet ensemble, sachez que le spectacle circulera au fil de la semaine dans six établissements du réseau de la Bibliothèque de Québec :

  • Maison de la littérature (mardi 13 octobre, 18h),
  • Bibliothèque Paul-Aimé-Paiement (mercredi 14 octobre, 19h),
  • Bibliothèque Aliette-Marchand (jeudi 15 octobre 19h),
  • Bibliothèque de Neufchâtel (vendredi 16 octobre 19h),
  • Bibliothèque Monique-Corriveau (samedi 17 octobre, 14h)
  • et, enfin, Bibliothèque Étienne-Parent (dimanche 18 octobre, 11h).

Pour plus d’information (ou pour réservation), consultez le site Web de Québec en toutes lettres.