Toujours aimé, en fait. Comme plusieurs, je l’imagine.
En bande dessinée, le genre offre de nombreux incontournables, de Jijé à Giraud. Avec une série comme Blueberry en tête de lice.
Ayant grandi au rythme des westerns, du cinéma à la bande dessinée, le duo formé du scénariste Xavier Dorison et du dessinateur Ralph Meyer ont eu envie, après quelques projets communs, de faire ce qui, pour eux, était un « retour à l’enfance » et, ainsi, de replonger dans la facture, les codes et les archétypes de ces classiques.
Un retour donc… Mais pas question d’une redite! Non.
Il s’agissait, pour eux, de prendre ces codes classiques et de les dépasser. D’offrir une histoire à la facture classique, mais capable de prendre un a priori moderne face à ceux-ci, tant dans les choix scénaristiques que dans la mise en scène.
Résultat? Le protagoniste est pigé dans la galerie de personnages de second plan de ces classiques : c’est un croque-mort, qu’on tente le plus possible d’éloigner des stéréotypes tout en en conservant l’élégance. Sur les planches de Ralph Meyer, à travers le texte de Xavier Dorison, l’homme prend rapidement corps, avec un regard sarcastique sur le monde et ceux qui l’entourent, doté d’un charisme indéniable. Le duo lui accole un autre personnage, aux antipodes de sa personnalité – une bourgeoise anglaise un brin coincée – et c’est parti!
Première amorce de cette galerie de personnages qu’on retrouve dans Undertaker, dont le tome un est paru l’an dernier, et le second, encore tout chaud.
L’histoire d’un croque-mort engagé pour transporter un cadavre. L’histoire d’un mort qui souhaitait, une fois trépassé, se faire enterré dans sa mine, aux côtés de tout son or.
Des personnages avec une part de mystère. Un récit avec une bonne dose d’action, d’aventure et d’humour. Le tout en nuances de gris, entre le légal et le moral, entre l’acceptable et l’inacceptable.
Et surtout, un récit qui marche, tant pour les amateurs d’action que ceux de western. Un premier diptyque (Le Mangeur d’or, suivi par La Danse des vautours) à saveur de « coup de cœur » quasi assuré pour ces amateurs. Un scénario efficace, axé sur les rapports et dynamiques entre ses personnages. Un dessin précis, qui sait montrer l’intime et le grandiose, la pause et la fuite.
Bref : j’ai bien aimé ce « retour » aux classiques.
Et, question de poursuivre autour de cet univers, j’ai profité du Salon du livre de Montréal pour prendre un petit vingt minutes avec le dessinateur Ralph Meyer, question d’en apprendre un peu plus sur la série, sa genèse et sa réalisation. Voici :