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Benoît Peeters, professeur de BD à l’Université de Lancaster, au Royaume-Uni

Benoit-Peeters-nomme-Visiting-Professor-of-Graphic-Fiction-and-Comic-Art-a-l-universite-de-Lancaster_header_articlesEt bien.

Vous avez peut-être vu ça passer : Benoît Peeters, scénariste des Cités obscures et rédacteur du Feuilleton intégral de Tintin, viens tout juste été nommé Visiting Professor of Graphic Fiction and Comic Art du côté de l’Université de Lancaster, au Royaume-Uni.

Une première dans cette région de monde.

Et, tel que signalé par plusieurs, de manière plus large, l’un des premiers professeurs nommés à travailler exclusivement dans le domaine du 9e Art.

Les amateurs de BD pourront maintenant étudier les travaux de Rodolphe Töpffer, d’Hergé, de Chris Ware, d’Art Spiegelman ou d’Alan Moore dans cette institution, où M. Peeters enseignera des cours d’histoire de la BD et d’écriture créative, au fil d’un cursus de trois ans.

« En ayant Benoît avec nous, nous espérons avoir davantage de candidatures pour étudier la bande dessinée d’une manière sérieuse et académique (…) C’est important d’aller au-delà de l’idée traditionnelle et canonique de l’art et de la culture. C’est important de comprendre la signification culturelle et économique du monde de la bande dessinée et du roman graphique, qui vaut maintenant des millions… Ou des milliards si vous vous intéressez aux films », a noté le doyen de l’institution, Simon Guy, dans une communication relayée par Casterman.

De son côté, Benoît Peeters a déclaré, au fil de la cérémonie : « Ce poste d’enseignant est un grand honneur pour moi. Je veux explorer les liens entre l’histoire de la fiction graphique et la création contemporaine entre le monde français et belge de la bande dessinée, ainsi que ceux des comics et des romans graphiques ».

Quelles questions pourraient-elles être soulevées, dans le cadre de ces travaux?

« Et si le prodigieux succès de Tintin était dû à d’autres raisons que les circonstances anecdotiques? Et si par delà son aspect rassurant cette œuvre s’avérait d’une stupéfiante modernité? Et si cet auteur populaire entre tous était encore à découvrir? », voilà un exemple de recherche qui pourrait être animé par M. Peeters dans ces fonctions, tel que relayé par ActuaLitté.

Et au Québec?

Des initiatives académiques, autour du monde de la BD, ne sont – cela dit – pas uniques au Royaume-Uni.

Au Québec, une formation universitaire en bande dessinée est offerte à l’Université du Québec en Outaouais (j’avais d’ailleurs eu l’occasion d’échanger longuement avec le directeur du programme, Sylvain Lemay, il y a quelque temps ici, à l’occasion des 15 ans de la formation).

Par ailleurs, des initiatives issues de chercheurs et d’étudiants cherchent aussi à mettre de l’avant les travaux de recherche universitaire réalisés dans le domaine de la BD (et, plus largement, de la culture populaire) : c’est le cas notamment du Colloque de recherche en arts séquentiels (CRAS) présenté annuellement depuis 2013, ou encore de l’organisme Pop-en-Stock – qui a annoncé son premier colloque international pour juin 2016.