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8 auteurs à rencontrer lors du 29e FBDFQ

La 29e édition du Festival de la BD francophone de Québec a débuté aujourd’hui.

On parle ici de plus de 120 auteurs, du Québec, de France, de Belgique ou d’Espagne, qui seront, au fil de cinq journées bien chargées, sur place au Centre des congrès de Québec pour aller à la rencontre de lecteurs et lectrices.

Alors : qui rencontrer?

Évidemment, on connaît de nombreux incontournables au fil de ces présences, de Québécois comme Michel Rabagliati (Paul), Bach (C’est pas facile d’être une fille), Alex A (L’Agent Jean), Delaf et Dubuc (Les Nombrils), Jimmy Beaulieu (Non-aventures) ou encore Djief (Broadway) – pour ne nommer que ceux-là, en passant par plusieurs invités internationaux comme Laurent Verron (Boule et Bill), Laurence Baldetti (La Quête d’Ewilan) ou Alcante (XII Mystery).

Mais encore, me direz-vous peut-être?

Alors oui, je me suis permis de faire un petit « top 8 » d’auteurs à rencontrer lors du Festival et oscillant entre auteurs établis et nouveaux visages.

En ordre alphabétique, et en quelques phrases seulement :

(1) Jocelyn Bonnier

Je commence avec une suggestion du côté de l’auto-édition. Dans le secteur du festival, c’est un kiosque qu’on gagne à creuser, à fouiller : après tout, pas toujours facile de mettre la main sur ce type de publication, en dehors, justement, des salons et événements (d’autres collectifs indépendants ou micro-éditeurs auront d’ailleurs « pignon sur rue » dans le secteur). En ce qui concerne Jocelyn Bonnier, c’est que j’ai eu l’occasion, en fin d’année dernière, de mettre une copie sur son adaptation de L’Idiot, de Dostoïevsky. Et que j’ai été, essentiellement, séduit. J’ose à peine imaginer l’ampleur du travail nécessaire à ce travail d’adaptation : profitez donc du FBDFQ pour en faire de même.

(2) Olivier Carpentier

Pourquoi Olivier Carpentier? Parce que j’aime bien faire des sélections – parfois – en accord avec certains de mes autres palmarès, évidemment. Et que, si vous êtes un lecteur assidu de ce blogue, vous savez que j’apprécie bien l’univers Western et, qu’au Québec, ce que j’ai trouvé de plus solide en la matière, c’est la série Far Out, dessiné par Carpentier, sur un scénario de Gautier Langevin (qui sera sur place lui aussi, par ailleurs). Le trait de Carpentier, sur ces albums,est absolument superbe. Des ambiances riches, chaudes. Une belle occasion pour découvrir son travail, si ce n’est déjà fait. Ou sinon, pour aller faire dédicacer votre copie – si ce n’est déjà fait également!

(3) Chloé Cruchaudet

Je dois l’avouer, j’étais bien content de savoir que Chloé Cruchaudet serait de passage à Québec. Une auteure que j’ai découverte – comme beaucoup, beaucoup de gens – avec son impeccable Mauvais genre. Une bande dessinée qui, a sa sortie, a obtenu une réception élogieuse et unanime de toutes parts, du public aux critiques, en passant par le milieu de la BD. En témoigne, notamment, ce Prix du public reçu à Angoulême, ou ce Grand prix de la critique choisi par les membres de l’ACBD. Aux côtés Mauvais genre, elle offre d’autres univers à saveur historique, notamment Ida, une trilogie qui, elle aussi, a eu un fort bel accueil à sa sortie.

(4) Sylvain Lemay

J’avais envie de sortir un peu de la « bande dessinée » à proprement parler et vous proposer d’aller à la rencontre de Sylvain Lemay pour amorcer un petit plongeon vers la réflexion autour de la BD, vers son histoire également. L’homme est chercheur dans la matière, ancien directeur de l’École multidisciplinaire de l’image basée à l’Université du Québec en Outaouais, le seul programme universitaire dédié à la BD en province. Parce que : oui, il se fait de la recherche sur la bande dessinée québécoise. Toujours un peu plus, au fil des années. Lemay est de passage au Festival à l’occasion du lancement de Du Chiendent dans le printemps chez Mém9ire, un regard sur le Collectif Chiendent et sur ce « printemps de la bande dessinée québécoise » qui a marqué l’histoire du médium au Québec, et son premier « Âge d’Or » au fil des années 1970 et au-delà. Il est certes agréable de profiter des productions actuelles ou passées réalisées au Québec, mais il m’apparaît aussi nécessaire de prendre état de leur évolution, de leur histoire, de leurs influences!

(5) Dominick Parenteau-Leboeuf

Ici, c’est dans le registre « livre que j’ai lu le mois dernier et que je veux vous recommander chaleureusement ». Dominick Parenteau-Leboeuf sera de passage au FBDFQ pour porter son ouvrage La Demoiselle en blanc, chez Mécanique générale. Un ouvrage fort, entre poésie et récit, entre huis clos et fresque historique. L’histoire d’une pellicule photographique, chargée d’érotisme, qui se voit abandonné, jamais développée, enfermée et oubliée dans une maison sombre, en plein cœur d’une Europe qui bât au rythme de l’histoire – de la Seconde Guerre mondiale à la chute du Mur de Berlin. Un récit réussi, qui mérite largement d’être lu et découvert. Le tout porté par un dessin en parfaite adéquation avec l’univers textuel de l’auteure Éléonore Goldberg.

(6) Rubén Pellenjero

Ais-je besoin de vous dire pourquoi? Après tout : Rubén Pellenjero fait, essentiellement, figure d’incontournable, ne serait-ce pour sa reprise réussie du trait d’Hugo Pratt dans le cadre de son emblématique série Corto Maltese. Une reprise qui, pour beaucoup, a donné l’opportunité de se replonger dans ses autres albums et récits, de redécouvre le travail de ce dessinateur d’exception, de plonger dans les divers univers qu’il a portés au fil de sa carrière. Bref : incontournable.

(7) Romain Renard

De son côté, Romain Renard a su faire sa place avec ses chroniques de Melvile, une ville fictive, entourée de montagnes et forêts. Un univers auquel l’auteure donne vie au fil des albums, au gré des rencontres que nous y faisons avec les personnages qui le peuple – pour chaque récit, un personnage dominant, qui évoluent en parallèle les uns des autres. Des bandes dessinées atmosphériques, aux approches narratives qui viennent, aisément, stimuler l’intérêt du lecteur. Un aura d’inquiétude qui domine certaines sections. Une mise en scène qu’on pourrait décrire comme « cinématographique », à défaut d’un meilleur terme. L’ambiance est pesante, emprunte au cinéma de genre, au métissage des médiums – extraits d’œuvres ou de photos réalisées par les personnages viennent enrichir le récit… Un univers à découvrir.

(8) Julie Rocheleau

J’aurais, je crois bien, pu mettre Julie Rocheleau dans mes incontournables. Cette année, elle nous a livré de très, très beaux albums – comme à l’habitude. Son trait, presque dantesque dans La Colère de Fantomas, a su se mettre au service du quotidien, de la vie de quartier, de l’enfance, dans La Petite Patrie. Ses couleurs sont riches, juste assez saturées. Elle réussit autant à nous déstabiliser dans un Paris aux allures gothiques dans un, que nous installer dans le confort nostalgique d’un Montréal d’une autre époque dans l’autre. Quand même!

À quels moments seront-ils sur place?

L’horaire de dédicace est ici. Et la programmation détaillée est au fbdfq.com.