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Correspondances, un album épistolaire entre Québec et Lyon

entete2Cela fait déjà quelques années que le Festival de la BD francophone de Québec et Lyon BD collaborent.

Une dynamique qui, année après année depuis quelque cinq ans amène des auteurs lyonnais vers Québec, et des auteurs québécois vers Lyon. Après plusieurs partenariats liés à la sphère du spectacle vivant – impro BD ou lectures théâtrales, notamment – la dernière collaboration en date s’est, elle, plutôt ancrée dans la sphère de l’écriture et de l’échange.

Le projet s’appelle Correspondances.

L’idée, c’est d’offrir une plateforme d’échange à huit auteurs – quatre du Québec, quatre de Lyon. De les inviter à correspondre, presque littéralement. Un auteur soulève une question. Les sept autres sont libres de répondre (ou non) à celle-ci, selon leur intérêt. La question peut être autant ludique (« Pourquoi les Français se donnent la bise ») ou sérieuse (« Comment les auteurs BD québécois ont-ils réagi aux attentats du Charlie Hebdo »). Certains sujets sont plus propices aux gags et aux clins d’œil, d’autres à la philosophie et la réflexion, certaines (une énumération d’objets marquants), favorisant l’introspection.

À cela, on ajoute deux visites croisées (en avril 2016 au Festival de la BD francophone de Québec, en juin 2016 à Lyon BD), de laquelle les auteurs invités devaient offrir un résumé ou une réaction, factuelle ou impressionniste, absurde ou humoristique.

Résultat? Un beau petit ouvrage.

Les huits auteurs – Julie Rocheleau, Djief, Paul Bordeleau, Jimmy Beaulieu, Laurent Verron, Deloupy, Marie Avril et Chloé Cruchaudet – semble s’être appropriés, chacun à leur manière, chacun dans leur style ou leur univers, le concept et les réactions associées.

L’une (Julie Rocheleau) s’invente un alias, l’abeille Pétra Pétrin, à travers laquelle elle se livre et réagit. D’autres offrent aux lecteurs leurs premières incursions dans l’autobiographique (Djief, Chloé Cruchaudet, entre autres). Certains nous permettre de découvrir de nouvelles facettes de leur univers graphique (Laurent Verron) ou un prolongement de celui-ci (Jimmy Beaulieu). Certains donnent dans le documentaire chargé d’autodérision (Marie Avril) ou plus factuel (Deloupy), alors que certains profitent de l’occasion pour explorer d’autres genres BD (Paul Bordeleau). Bref, vous comprendrez, le tout est varié, tant dans la provenance que dans le rendu, tant dans le ton que dans la facture.

Une belle occasion de découvrir ou redécouvrir ces auteurs, et de saisir également la dynamique et la nature de ces collaborations festivalières, entre plaisir et travail.

Cela, tout en découvrant le regard des uns sur le Québec, des autres sur la France, évidemment.

Vous trouvez que ça reste vague? J’ai pris un petit 15 minutes pour parler du projet, de sa nature et de son rendu, des défis ou des contextes liés à sa réalisation, ainsi que de la collaboration québéco-lyonnaise, en compagnie des auteurs BD Djief et Paul Bordeleau, ainsi que du directeur général du Festival de la BD francophone de Québec, Thomas-Louis Côté. C’est ici :