Je crois que je vais finir par aimer la soupe. Et cela signifiera peut-être que j’ai grandi. Toujours est-il que, depuis plusieurs semaines, je fais précéder chacun de mes dîners d’un potage quelconque, soupe ou crème de légumes. Aujourd’hui, c’est un genre de Crécy qui ensoleille mon midi. A notre arrivée, midi venait à peine de sonner. Dehors, une neige de Noël tombait lentement, bien en avance sur son horaire. Un couple silencieux et une cliente seule étaient déjà là, dans la salle à manger éclairée de hautes fenêtres vitrées, tendues de rideaux verts. Deux plantes souples courent sur les murs; l’une d’elles enlace passionnément deux tableaux signés d’un nom indéchiffrable d’où je suis. Dans un coin, des claviers, amplis et enceintes acoustiques me rappellent que le pianiste Vincent Gingras se produit ici chaque samedi soir. Le temps pour nous d’examiner à nouveau ces lieux (où nous ramène le souvenir des soupes et des sauces), la pièce a commencé à se remplir de… clientes. J’en compte bientôt plus d’une vingtaine, alors que le nombre d’hommes présents se hisse tant bien que mal jusqu’à trois. Autour de moi, on parle boulot, achat de maisons, party des Fêtes. Et moi, je me restaure, j’en avais tant besoin! Assez chaude pour être mangée sans délai, sans avoir à souffler sur la cuiller quand la faim vous presse, ma crème de légumes vient à point à ceux qui ne savent pas attendre, c’est-à-dire moi. Veloutée et assez copieuse aussi, au point de me faire oublier les tranches de pain frais maison qui emplissent la corbeille. L’amie qui m’accompagne y puise un regain d’énergie à petites bouchées timides. Devant elle, il y a pourtant l’abondante… «petite» salade qu’elle a demandée en remplacement de la crème de légumes: une vinaigrette de bon goût imprègne laitue et quartiers de tomates saupoudrés de gruyère râpé. Elle attend la suite avant de pouvoir goûter à son Giacondi couleur de rubis; mon verre de bière, lui, se vide inéluctablement. Nous avons arrêté notre choix sur le menu du jour. Plutôt que la salade Mimosa ou les linguine au pesto, nous avons opté pour le filet de porc au poivre et la brochette de poulet. Cela ne nous empêche nullement de commenter la table d’hôte, reflet assez fidèle de la carte qui s’ouvre sur le potage et la terrine maison, les feuilles de vigne farcies, le feuilleté d’escargots au Pernod et le saumon fumé. Du côté des plats de résistance se profilent linguine Alfredo, poitrine de poulet marinée, filet de sole meunière, saumon au vin blanc, filet mignon au poivre vert, entrecôte sauce au vin rouge, escalope (de veau?) cordon-bleu, sans parler des salades (grecque, californienne ou au gruyère). Des plats passent, pâtes, viandes ou salades. L’appétit règne, les voix s’animent de plus en plus et l’on entend à peine Aznavour se désoler pour La Mamma qui se meurt. Nos assiettes arrivent, avec des linguine au lieu de riz. C’est surtout la viande qui m’intéresse, en l’occurrence une brochette de poulet qui, tendre et longuement marinée, aurait pu se passer de l’abondante sauce qui la nappe. Il y a également abondance de sauce dans l’assiette de mon invitée qui, elle, se tape littéralement toutes ses pâtes, plus les miennes, plus ses tranches de filet de porc. Elle apaise mon ahurissement d’un joyeux: «C’est effrayant ce que j’avais faim!» Cette excuse l’autorise en outre à terminer par un «gâteau Rio» maison aux fraises et fruit de la passion.
Bistro-restaurant Arlequin
3344, chemin Sainte-Foy
Sainte-Foy (Québec)
Tél.: (418) 654-9464
Table d’hôte: 18,95 à 24,95 $
Menu du jour: 7,95 à 10,95 $
Ça tangue en musique
C’est en grande pompe que la «néo-taverne» vient de fêter son premier anniversaire. A ses soirées animées de chansons et de musique de différents styles se sont ajoutés récemment les soupers-tango du samedi soir. La carte des vins et des bières convient à toutes les soifs, accompagnant les diverses spécialités de la maison: entrées, pâtes salades, grillades, tartares, etc.
Néo-taverne Zazie
1147, avenue Cartier
Québec (Québec)
Tél.: (418) 525-0770