Il y a quelques années, quand parut le premier «visuel», directement inspiré des célèbres dictionnaires Duden, ses auteurs ne se doutaient peut-être pas de l’accueil triomphal qu’allait connaître l’ouvrage dès sa sortie. Bientôt publié en d’autres langues, et même en édition multilingue, il marquait le début d’une longue série dont la qualité n’a cessé de s’améliorer au fil des ans et dont fait partie, entre autres, L’Encyclopédie visuelle de la cuisine publiée sur cédérom (vraisemblablement la version multimédia de L’Encyclopédie visuelle des aliments, à laquelle je ne me suis pas arrêté). L’ouvre est imposante: «plus de 1 000 variétés d’aliments, quelque 1 250 illustrations, 600 recettes alléchantes et faciles à préparer, 60 vidéos de techniques culinaires commentées, 370 000 mots, 300 termes de glossaire, 18 500 hyperliens». Ouf! Pour détaillée que soit une fiche signalétique, elle ne vaudra jamais l’installation pure et simple du logiciel, ce qui ne s’avère pas trop long et vous réserve, croyez-moi, des heures et des heures de délectation aussi bien intellectuelle que gustative. Le premier écran de présentation affiche quatre rubriques: «Recettes», «Aliments», «Nutrition» et «Techniques culinaires», respectivement symbolisées par un plat dressé (viande et légumes), une aubergine, une petite balance et un fouet. Tout utilisateur méthodique commencera par lancer le vidéo de présentation, c’est-à-dire une visite commentée qui le promènera sans à-coups à travers les quatre sections parfaitement intégrées de l’encyclopédie. Les plus pressés passeront outre, préférant se payer un brin d’aventure sans carte ni compas. La balade n’est pas moins passionnante quand on découvre en tâtonnant l’usage des symboles, icônes et vignettes qui balisent les… pages. L’information est en général claire et précise, même s’il arrive qu’une petite erreur (nul n’est parfait!) vous fasse tiquer. Ainsi, on apprend erronément que le «pudding» (à base de pain rassis) est «nommé pain perdu en Europe». Eh bien, non! Le «pain perdu», c’est plutôt ce qu’on appelle au Québec «pain doré» (certains disent même «toast doré»). Plutôt que d’insister sur ce genre de détail, je signalerai que L’Encyclopédie visuelle de la cuisine n’a pas repris à son compte les redondances qui, en matière de terminologie alimentaire, m’avaient tant agacé dans le Visuel multimédia («pain chapati», «pain pumpernickel», etc.). On ne peut qu’apprécier le soin apporté à sa conception en vue d’une souplesse d’utilisation qui ne cesse de surprendre. Les quatre sections n’intéresseront peut-être pas tout le monde au même titre, mais chacun y trouvera finalement son compte: les apprentis cuisiniers s’intéresseront surtout aux techniques culinaires, les gourmands s’attarderont aux recettes, etc. En ce qui concerne ces dernières, le premier écran de recherche affiche trois ensembles de critères permettant d’affiner la recherche: types de plats, ingrédient principal, temps de préparation. Vous disposez de moins de trente minutes pour préparer une entrée à base de fruits de mer? Un simple clic de souris, et l’on vous propose: avocat farci au crabe, céleri rémoulade aux crevettes, canapés au homard… Changez l’ingrédient principal pour «produits laitiers», et voici les endives au gorgonzola, les canapés à la florentine, etc. Subdivisée en une vingtaine de thèmes, la section des aliments m’a captivé pendant des heures. J’ai commencé par les viandes, cela va sans dire. Deux sous-thèmes se sont alors présentés: «Introduction» et «Variétés»; j’ai choisi le second… en premier, puis je me suis promené d’«agneau» à «viande hachée», en passant par «bouf», «lapin», «porc», «veau» et «venaison». Pour chacune de ces viandes, on a droit à un «historique» et à des sous-rubriques (achat et conservation, utilisation, préparation et cuisson…) accessibles grâce aux vignettes situées au bas de l’écran. Il en est évidemment de même pour les autres aliments. Le cas échéant, deux ou trois icônes signalent l’existence de sous-thèmes ou de vidéos relatifs à une technique culinaire: préparation de pâtes fraîches ou de pâte à la levure, bardage d’un rôti, ficelage d’une volaille, etc. Qu’on m’arrête ici, car je pourrais en parler encore pendant des journées entières…y
L’Encyclopédie visuelle de la cuisine (cédérom)
Éditions Québec/Amérique, 1998