Depuis notre première visite, l’été dernier, l’endroit a quelque peu changé. En mieux. Notre curiosité nous avait d’abord conduits à l’épicerie fine qui s’y trouve annexée (et dont il tient son nom). Là, notre butin s’était réduit à trois pains, des pâtisseries, un bout de fromage, un grand intérêt pour les superbes gâteaux et chocolats en vitrine, plus un coup d’oil rapide sur l’aménagement de ce qui, peu à peu, prenait forme (et allure) pour devenir un jour ce café sympa où nous mangeons ce midi. Les murs sont tapissés de papier peint – cafetières et moulins à café en tous genres -; à l’entrée, une causeuse et deux fauteuils en rotin. Pour le reste, des tables, des chaises, une grande étagère de bois peint garnie d’huiles aromatisées, de confitures et d’autres provisions de bouche. Le menu du jour est, chaque jour, des plus simples (une soupe et un choix de deux plats), et le prix si bas qu’on croit avoir mal lu. Je me commande une bière, alors que mon invitée va se procurer au comptoir une sorte de livret, lié de quelques brins de paille, détaillant par le menu (c’est le mot!) les nombreuses spécialités du traiteur maison. Au-delà des cours de cuisine spécialisée et des conseils en sommellerie, il propose en abondance canapés, croissants, quiches, crêpes farcies, brouillades, sandwiches, croissants, rillettes et pâtés. Notre soupe poulet et nouilles comporte bien sûr les ingrédients annoncés, mais aussi (en prime?) du céleri, des carottes, du poireau, des oignons. Son goût nous surprend agréablement. Brûlante, elle freine nos ardeurs et nous laisse le temps de… souffler un peu. Nous lui revenons après une nouvelle lecture des menus «traiteur». Nous profitons d’ailleurs de l’occasion pour feuilleter quelques magazines disponibles, lesquels nous tiendront compagnie jusqu’à la fin d’un dîner que nous n’espérions pas aussi copieux. Après cela? J’aurais apprécié que la serveuse (sans doute nouvelle) attende, avant de nous apporter la suite, que j’aie terminé ma soupe. Ce genre de petit détail n’est pas sans importance. Bref, nous n’avons même pas à nous rappeler qui a demandé quoi, puisque le libre-échange va de soi. Les mêmes accompagnements garnissent nos deux assiettes: une délicieuse salade de pois chiches qui ne vous empâte pas la bouche, une brunoise de betteraves bien assaisonnée, un bout de céleri, une fine tranche de patate douce frite (façon «chip»), une salade de chou et une courte brochette de fruits. Tout cela tient dans une assiette, en plus de l’essentiel: tartelette de poireaux et pétoncles, dans le premier cas et, dans le second, balluchon de crevettes aux épinards. Inutile de dire que mon amie et moi y trouvons largement notre compte et qu’à aucun moment nous n’avons l’impression que nous allons… trop manger. Beaucoup trop. D’un commun accord, nous déclinons toute offre de dessert. Nous prenons par contre tout le temps qu’il faut pour examiner à loisir une étourdissante carte des cafés. Espresso et allongé sont parmi les plus simples. Ensuite s’annonce toute la série des espresso à l’orange ou au citron, le moka blanc (café, chocolat blanc, crème fouettée), chocolat noir, liégeois, oriental, sans parler du «Paradis royal» (chocolat, lait, fraise, crème fouettée), noix de Macademia (nos noix de macadam bien connues?), Sumatra, etc. On nous signale que tous peuvent être décaféinés. Nous ne regardons même pas du côté des thés, tisanes, Perrier et consorts. J’arrête finalement mon choix sur un chocolat truffé (café noir et truffes), tandis que mon invitée se réserve un espresso à l’orange. On se sent bien, la sieste nous guette. Avant de repartir, je demande à voir la carte du soir. Un peu plus loquace que le menu du jour, elle n’en demeure pas moins très simple, elle aussi: paupiettes de sole homardière, médaillons de porc, pommes et curry, saumon en croûte d’herbes (sel et beurre d’anchois et câpres), filet de dinde farci aux raisins et noisettes, suprême de volaille Princesse. Nous repassons tout naturellement par l’épicerie avant de prendre le chemin du retour.
Café Au palais des arômes
9173, boul. Henri-Bourassa
Charlesbourg (Québec)
Tél.: (418) 624-2151
Menu du jour: 5,25 $
Table d’hôte: 9,95 $
Dîner pour deux (incluant taxes et boissons): 19,92 $