J’avais gardé un bon souvenir de ce restaurant à l’affiche discrète. Discrète aussi, la salsa qui vous interpelle gentiment sur le trottoir en ce mercredi soir où tout se veut latin, de la musique au dessert, en passant bien sûr par les pasta, la kyrielle des plats westcoast, la Margarita déclarée «spécial d’aujourd’hui» et la sangría (dont mon invitée, un peu plus tard, demandera un verre après avoir failli en commander un litre). À l’intérieur, une piñata accrochée au plafond ajoute encore à l’illusion, autant que le poncho jeté entre deux chapeaux de paille, là, sur un râtelier à verres surplombant le comptoir. On s’attend à ce que surgissent des mariachis… ou des gauchos… Déjà la serveuse nous débarrasse de nos manteaux et nous installe à une table. À peine deux ou trois clients, car la soirée est jeune. Nous n’aurons pas à attendre longtemps pour en voir arriver d’autres, dont une dame qui prendra place non loin de nous et se commandera illico un «James Bond». Irrésistible, ce mec! Mais il s’agit dans ce cas-ci d’un martini («secoué mais non agité») _ l’un des soixante martinis de la maison: Cole Porter, Coronado, Marilyn, Grenouille, Sahara, Vaudou, etc. La faim nous pressant, mon invitée et moi, nous coupons court à nos flâneries coutumières entre les soupes, les salades, les pâtes à toutes les sauces qu’on peut imaginer, y compris les végétariennes. J’ai à peine pris trois gorgées de Corona et grignoté deux tranches de pain qu’une soupe appelée d’urgence se précipite à mon chevet… euh!… à ma table. Bonne, chaude, préparée à la «tandoori» (eh oui, relevée du mélange d’épices que vous savez); cela me convient. Mais mon plaisir est plus intense dans l’assiette qui me fait face: laitue, petits légumes, vinaigrette aux tomates fumées. Mon invitée ne me le reproche pas et ne dira pas non plus un mot quand je trouverai excellentes ses pasta au poulet épicé cajun et sauce à la crème. C’est que, voyez-vous, ma paëlla me déçoit beaucoup: trop pâteuse, et d’un goût qui évoque irrésistiblement le pêle-mêle d’épices et d’aromates. J’en mange autant que l’exige ma faim, qui d’ailleurs trouve les moules, crevettes, saucisses piquantes et morceaux de poulet cuits à point. Je me console d’un café, tandis que mon amie, pleinement satisfaite, sirote jusqu’à la dernière goutte un martini digestif où flottent trois grains de café.
Restaurant La Playa
780, rue Saint-Jean
Québec (Québec)
Tél.: (418) 522-3989
Table d’hôte: 19,95 à 23,95 $
Souper pour deux (incluant taxes et boissons): 51,93 $
Soirée prestige «Vin et opéra»
Au lieu des larmes, ce sont de très grands vins que feront couler les plus beaux airs lyriques, lors de la cinquième soirée prestige «Vin et opéra», organisée de concert par la fondation de l’Opéra de Québec et la Société des alcools du Québec. L’événement aura lieu le 18 mars et prend, cette année, un nouveau virage qui ne manquera pas de surprendre agréablement les habitués. En effet, quatre chefs réputés de la région unissent leurs talents pour réaliser un menu digne de cette soirée déjà remarquable en soi: Marie-Chantale Lepage (Manoir Montmorency), Jean-Claude Crouzet (À la table de Serge Bruyère), Jean Soulard (Château Frontenac) et Anna Szilva (Nourcy pâtissier-traiteur). Carpaccio de canard et lardons de bison fumé, noix de pétoncles en robe d’algues noires, médaillon de porcelet au sirop d’érable et gingembre… tout cela et plus encore, rien que pour vous ravir. Conformément à la tradition, les plus fins palais se délecteront de meursault, de champagne Philipponnat, de Château La Gardine, de sancerre, Vosne-Romanée et autres nectars, tandis qu’un onologue émérite commentera les vertus de ces crus remarquables. Il s’agit cette fois de Jacques Orhon, président de l’Association canadienne des sommeliers. Le charme de cette soirée atteindra son paroxysme avec le récital des trois artistes invités, soit Luce Vachon (soprano), Michel Desbiens (baryton) et Charles Dumas (pianiste). L’excellente animatrice Renée Hudon se charge d’orchestrer la soirée. Renseignements: (418) 529-3734