Non, je n’y avais pas mis les pieds avant aujourd’hui. Je regrettais sans doute ce qu’il était avant _ et sous un autre nom. Quand la Belle Mer s’est retirée sans bruit pour lui laisser plus de place, j’en ai pris bonne note en me promettant bien, un de ces jours… Il est plus de midi, le soleil plombe et même les frileux osent se découvrir de (presque) tous leurs fils. Nous nous retrouvons, mon amie et moi, au bout d’une grande table où prennent également place des confrères de divers médias. Certains ont déjà visité les lieux et sont montés à la mezzanine admirer le balcon de Roméo et Juliette. Car, oui, nous sommes en Italie. Par l’esprit, par l’ambiance et par la grande bouteille de Solaia 1988 dessinée sur le mur du fond. Nous y sommes aussi par la longue carte où s’alignent salade d’artichauts al balsamico, pepperonatta, tomates et bocconcini, carpaccio, polenta, panzanella, provolone, pasta, pizza, risotto et tout ce que vous oserez demander. Autour de nous, on trinque rouge et blanc pour mouiller la jasette qui va bon train, ponctuée de bouchées chaudes, viandes et fruits de mer accommodés de sauces limpides ou sombres. Des rondelles de calmars frits, délicatement panés, contre autant de bouchées d’antipasto misto, telle est la loi du troc qui nous régale, ma compagne et moi. Ça vous esquinte la faim en moins de deux, mais j’ai toute la bonne volonté du monde à l’arrivée de mon thon grillé au vin rouge et champignons, servi sur épinards, poivrons rôtis et flageolets. La sauce foncée s’avère de bon goût, mais un peu trop «pointue» en vinaigre balsamique. Allez-y mollo, et la voilà qui s’épanouit en bouche au contact des autres aliments. Le pied! J’en parle d’abondance au chef, qui vient faire son tour de salle. Ma passion pour les fruits de mer a dû transparaître dans mes propos: il me fait livrer, à la fin du repas, une petite assiettée de calmars. Grillés, ceux-là, mouillés d’huile et de jus de citron, comme on en déguste sur la plage, juste avant de sauter dans un hamac… Mais non, je ne pleure pas, quelle idée!
Restaurant Jaune tomate
120, boul. René-Lévesque Ouest
(Québec) Québec
Tél.: (418) 523-8777
Menus du midi à partir de 7,95 $
Table d’hôte: 19,95 $
L’aile ou la cuisse?
Il fait toujours beau… à table. C’est donc là que s’achevait récemment, par un banquet, le Festival international de la météo, marqué par la présence de nombreuses personnalités, dont MM. Guy Legay et Jacques Le Divellec, respectivement chefs des cuisines du Ritz à Paris et du restaurant Le Divellec situé à l’Esplanade des Invalides, à Paris. Rappelons qu’ils sont l’un et l’autre «Maîtres cuisiniers de France», prestigieuse distinction à laquelle accédait récemment M. Jean Soulard, leur hôte à Québec. Que sera la «grande cuisine» au prochain millénaire? C’est à pareille question qu’ont tenté de répondre ces trois chefs, au cours d’une conférence de presse à laquelle assistaient également le chroniqueur gastronomique du Figaro et le fondateur des «Lauriers de la gastronomie». Malgré un intérêt croissant pour la saine alimentation et les produits du terroir, la vigilance n’en est pas moins de rigueur face à un spectre qui s’avère de plus en plus menaçant: celui de la stérilisation et de la «chimisation» forcenées des aliments. Au pays d’Escoffier et de Brillat-Savarin, voilà qu’une loi préconise déjà l’emploi des poudres et interdit de conserver les fonds de sauce…
Du nouveau au C.I.A.T.
Le Centre intégré en alimentation et tourisme fait encore parler de lui. Toujours en bien, et c’est tant mieux. Grâce à la contribution des Distributions Doyon inc., de Québec, il vient d’achever l’aménagement physique d’un nouveau laboratoire de pâtisserie qui devrait assurer aux élèves pâtissiers des conditions de travail idéales. De son côté, la firme W.D. Colledge (Blodgett Combi), également de Québec, lui a facilité l’acquisition d’un équipement conforme aux exigences des nouvelles technologies alimentaires. Les élèves sont les premiers à en bénéficier… pour notre plaisir à nous, gourmands ou gourmets.