Le temps d’attraper une bouteille de vin blanc que nous avions mise au frais, nous avons filé ventre à terre, avec l’estomac dans les talons, filé en direction du Thang Long. Non, je ne suis pas un inconditionnel de la cuisine asiatique, mais ce petit restaurant de la côte d’Abraham occupe une place de choix dans le tiroir intime où je range mes exceptions. De l’extérieur, il ne paie pas de mine, je l’avoue. L’intérieur, propre et gentillet, accueillerait difficilement cinquante personnes. Les soirs de foule, les quatre brasseurs d’air du plafond n’ont aucun mal à justifier leur présence. Qu’est-ce qui nous ramène si souvent au Thang Long, mon amie et moi? Peut-être le bouf luclak mêlant sans vrai contraste l’aigre et le doux; peut-être aussi le katim, moelleuse friture d’aubergine beurrée et «enrobée»; sans doute le wonton frit et les rouleaux; certainement les chakis où crevettes, poivrons, oignons et patate douce harmonisent leurs goûts. On prend là des habitudes qui s’appellent «volcan», «hanoïenne», «cowboy», «silhouette de Bangkok», «assiette du pêcheur», calmars, porc grillé, poulet au curry de Bangkok, sizzling de fruits de mer, etc. J’ai fini par savoir quelles soupes sont trop piquantes pour moi, bien qu’elles comblent de plaisir ma compagne fervente d’émotions fortes. L’une d’elles, ce soir, fait tousser (et rire) une cliente assise non loin de nous. J’ai mangé ma soupe du jour (aux tomates); j’ai mangé l’entrée composée de rouleaux impériaux et de chakis, négligeant un peu la salade d’artichauts et de nouilles à la coriandre. Et là, je pense à… Non, pas à ce qui s’en vient, mais plutôt au doggie bag (noble invention!) qu’on ne manquera pas de me proposer, car je suis déjà rempli. Le regard vacillant de mon amie me signifie que nos préoccupations se rejoignent. Mais nous attaquons tout de même nos plats, car on ne doit jamais s’avouer vaincu avant d’avoir bataillé. Je livre donc un combat héroïque aux crevettes, pétoncles, crabes et autres fruits de mer sautés aux légumes. De son côté, ma compagne y va d’estoc et de taille dans sa propre assiette. Poulet aux cinq épices, riz, porc aigre-doux, rien n’est à l’abri. Après cela, ni dessert, ni thé, ni café ne pourraient être les bienvenus. Guichet fermé. Mais un petit paquet nous attend sagement au comptoir.
Restaurant Thang Long
869, côte d’Abraham
Québec (Québec)
(418) 524-0572
Tables d’hôte à partir de 15,95 $
Souper pour deux (taxes incluses): 40 $
Le Pailleur présente: «Atlantica»
Jusqu’au 30 juin, le homard, le saumon et la crevette se partagent la vedette du nouveau festival gastronomique du restaurant Le Pailleur. «Atlantica» propose simultanément plusieurs aventures marines. Ainsi, chaque soir, vous pouvez consommer du homard à volonté. À moins que vous ne soyez tenté par une généreuse table d’hôte pleine de surprises: verdurette de homard (artichauts au pamplemousse rose et vinaigre d’échalotes), accord de goberge et crevettes au beurre de thym citronné, suprême de volaille rôti à la mangue (parfumé d’estragon et de ciboulette fraîche), escalope de ris de veau et cuisses de grenouilles en baluchon au miel de fruits secs, mignon de bouf et langoustine gratinés au stilton… et j’en passe. À cela viennent se greffer deux menus particuliers. Ceviche de homard à la mangue (graines de sésame grillées et vinaigre de framboises), bisque de homard au cognac et ciboulette, fricassée de homard et pétoncles aux petits oignons blancs et coulis d’orange à l’aneth, crème brûlée, méli-mélo de fruits frais au coulis de chocolat composent le menu «improvisation homard». L’«improvisation crevette» assure la réplique avec le tartare de saumon frais et fumé au vinaigre balsamique, la crémeuse de saumon au concassé de tomates et romarin frais, le pavé de saumon au soya, coriandre et cumin rôti sur risotto au pesto, plus la crème brûlée et le méli-mélo de fruits frais au coulis de chocolat. Rappelons la présence musicale de Chantale Blanchais et de Claude Olivier, le dimanche soir, ainsi que la participation des maisons de vins Les Domaines Virginie, La Vieille Ferme et Les Vignerons de Buzet.
Restaurant Le Pailleur
Château Bonne Entente
3400, chemin Sainte-Foy
Sainte-Foy (Québec)
(418) 653-5221
Menus «improvisation»: 28 $ et 32 $
Homard à volonté: 26,95 $ (le dimanche soir) et 29,95 $