Il ne s’agit évidemment pas d’une réplique de l’autre, rue Saint-Jean, au décor de pierres grises, de miroirs encadrés de rouge, d’affiches de spectacles ou de musées. Voilà qui répond à la question que je me posais régulièrement, à mesure qu’avançaient les travaux de rénovation de cet édifice qui a vu défiler bien des commerces. Et puis, un jour, à l’heure du dîner, sa terrasse agrémentée de verdure s’est soudainement remplie comme si tout le quartier n’attendait que l’ouverture de ce deuxième Chez Victor. Avec une fébrilité qui va de soi quand il fait normal, c’est-à-dire beau et chaud, et que la soif s’apparente à la vertu. Mon amie et moi avons spontanément cédé à la tentation du hamburger maison, des frites abondantes et de la bière en fût. Ça, c’était la première fois. Nous n’avons pas choisi notre journée pour la seconde: le temps boude et il fait frais. La terrasse est déserte, comme de raison, mais c’est tout le contraire à l’intérieur. La serveuse s’empresse et nous sourit comme si nous étions déjà des habitués. Le temps qu’on nous apporte nos bières, Guinness et Illégal, nous commentons brièvement l’ambiance: bruits de voix sur fond de jazz, portes et fenêtres carrelées, murs de brique, murs gris, chaises noires, trois grands tableaux monochromes rappelant une bande dessinée et un autre, très coloré, évoquant Miró… Sur chaque table, le petit écriteau détaillant le menu midi: frites et salade, avec boisson gazeuse, thé ou café, servies avec le hamburger de votre choix. Mon amie opte pour le traditionnel «hot-hamburger» sans même jeter un coup d’oil du côté des salades (César, «des cuisiniers» ou «d’accompagnement») ou des sandwiches (clubs, poulet chaud, etc.). Passant outre les «Végés» (tofu et mozza, céréale et mozza, végépâté et fromage suisse), le «Raffiné» (fromage à la crème et bacon) et le «Burger poulet», je m’arrête au «Spécial», garni d’un supplément de fromage de chèvre. Le service n’est sans doute pas aussi rapide que dans les chaînes connues, mais on ne perd pas au change. La viande est vraie, saine et succulente; elle jute de votre hamburger copieusement garni de bacon, champignons, cornichons, oignons, laitue, tomates, mayonnaise et moutarde forte. Le moral lui-même s’en ressent. Le temps perd les pédales, dehors? On s’en moque – tant qu’il fait bon dans la bouche.
Restaurant Chez Victor
2778, chemin Sainte-Foy
Sainte-Foy (Québec)
Tél.: (418) 651-8187
Spécial du midi: 6,95 $
Repas légers à partir de 5,45 $
Nouvelles bières de spécialité à Québec
«La bière est à la Belgique ce que le vin est à la France», affirme monsieur Luc Guens, président de La Compagnie des bières de spécialité Oland. Dès lors, on ne s’étonne pas du soin apporté à l’élaboration, au service et à la dégustation d’une boisson qui hérite d’une longue tradition sa qualité et son prestige. C’est dans une atmosphère de fête que cinq bières de spécialité représentées par Oland faisaient récemment leur apparition à Québec, précisément au Pub Saint-Alexandre où elles sont dès maintenant disponibles en permanence. Le public invité a eu droit à une démonstration commentée d’un rituel familier aux connaisseurs: lavage méticuleux des verres (approprié chacun au produit qui lui est destiné), manière d’y verser la bière (dix étapes conformes aux normes d’homologation belges), service typiquement belge dans les moindres détails et enfin la dégustation… dont tout le monde s’est chargé avec un louable enthousiasme. Au menu? Des brochettes de poulet sésame avec la Stella Artois, «lager» faiblement ambrée, au goût fin nuancé d’amertume; des moules marinées à la limette et à la Blanche de Hoegaarden, bière non filtrée, désaltérante (médaille de bronze au World Beer Championships de Chicago en 1998); deux Leffe, la blonde avec un Waterzooï de saumon, la brune avec des boulettes de cerf au soya. Pour finir, des tartelettes au chocolat belge et griotte accompagnaient la Belle-Vue Kriek, bière lambic aux cerises dont la première gorgée ne laisse personne impassible.