Une épicerie fine, une boutique de souvenirs et une galerie d’art bien connue, Le Nordet, se partagent l’aile droite de l’édifice. Nous atteignons la terrasse ouverte sur la cour arrière. Là, un sourire de bienvenue nous accueille. La carte ne tarde pas à suivre, ainsi que deux verres d’eau. De la verdure, des tournesols, une petite fontaine, une manière de gloriette en fer ornemental dont s’amourache une plante grimpante, il n’en faut pas davantage à notre besoin de calme et de repos. Sauf de la fraîcheur, bien sûr, en l’occurrence une U2 bien frappée. Elle tinte joyeusement contre le verre de vin rouge que lève une main amie. Nous avons déjà fait un choix parmi les suprême de volaille aux fines herbes, tarte aux légumes, filet de hareng mariné et crème sûre, saucisses en duo et autres légèretés. Nous avions demandé à voir la carte du soir, cela va de soi. Elle s’ouvre sur «Quelques feuilles aux crevettes et rillons Tougangelle», suivies d’un saisi de caille en filo et griottes et raisin, sauce au porto. Cela se salive très bien, parole! Sans parler du lapereau au vin rouge et pruneaux, de la souris d’agneau des Éboulements à la laque d’épices douces, du magret de canette à l’orange et sirop de vinaigre balsamique ou de la ronde des fromages de St-Uguzon. Nous nous serions torturé l’imaginaire encore un peu comme ça, mais nous voilà servis: verdurette gourmande au canard confit. Entendez par là de la laitue, du poivron rouge, du concombre et une superbe cuisse bien dodue, dorée, appétissante, salée juste ce qu’il faut. La chair a la tendreté d’un jambon, et certaines bouchées en ont aussi la saveur. Ma compagne s’en régale donc, et me régale aussi des bouchées de canard qu’elle me refile malgré mes «non, non» plus ou moins convaincus. J’ai pourtant fort à faire avec mon assiette du fumoir – saumon et esturgeon fumés, confitures d’oignons et de carottes, salade de laitue et de poivron rouge semée de câpres. Simple et agréable.
Auberge-restaurant Le Surouêt
195, rue Principale
Les Éboulements (Québec)
Tél.: (418)635-1401
Table d’hôte: 32 $
«Menu plaisir» 7 services: 54,50 $
Dîner pour deux (incluant taxes, boisson et service): 44,20 $
La Petite Marmite
Nous reprenons la route pour aller nous égarer plus loin, plus haut. La Malbaie, Cap-à-l’Aigle, Pointe-au-Pic… En début de soirée, nous nous retrouvons à La Petite Marmite. Une brève attente au salon nous met au parfum des préférences de la maison. Il y a de la marée dans l’air! Des bruits de conversation nous arrivent de toutes parts, assourdis. Nous voici peu après en plein coeur d’un aimable brouhaha arrosé de bières, de vins et d’apéritifs. Pas banals, d’ailleurs, les apéros maison: martinis à la cannelle, à la banane ou au melon d’eau. J’opte pour ce dernier. Ensuite, une bonne bouteille de blanc aidant, nous ferons honneur au méli-mélo de poissons et fruits de mer au coulis de poivron rouge et à la poêlée de St-Jacques et langoustines (sauce vierge). Assiettes bellement présentées, sans aucune extravagance de fleurs ou de feuillages; sauces sublimes, avec cependant une fausse note – unique mais regrettable -, du riz mal cuit, pour ne pas dire cru. Peut-être l’a-t-on seulement passé à l’eau chaude? C’est en tout cas l’impression que nous partageons, mon amie et moi. Pour ne pas gâcher notre plaisir, nous nous rabattons sur le souvenir d’un trou normand fort original, à base de liqueur de pomme et d’alcool de maïs. Avant cela, nous avions fait nos délices d’un potage de carottes (une crécy tomatée?), d’une mousse de crevettes et saumon mariné, d’un gâteau de foie de lapin avec sauce à l’anis étoilé… En terminant nos cafés, nous nous demandons si nous aurons la force de nous rouler jusqu’à la sortie.
Auberge La Petite Marmite
63, rue Principale
Pointe-au-Pic (Québec)
Tél.: (418) 665-3583
Tables d’hôte: 21,50 à 35,50 $