À cause d’une précédente (et décevante) expérience, je ne pensais pas me ramener de sitôt dans ce quartier pour visiter un nouveau restaurant. Mais le bouche à oreille s’est fait pluriel, si je puis dire: plusieurs bouches («qui ne se connaissent pas», aurait ajouté Béru) se sont chargées de me convaincre. «C’est cute», disait l’une; «super!» disait l’autre. Au bout de quelques «vas-y donc!» assaisonnés de «ça vaut le coup», je me suis radiné dans le secteur – au pif, car je n’avais pas l’adresse. Pas si compliqué à trouver, après tout. Nous y sommes donc ce soir, mon amie et moi. Première impression: grande salle à manger claire, aérée, accueillante, aux tables judicieusement espacées. Un Archambault autographié et une reproduction de Klee décorent les murs orangés. Et l’on découvre ici et là des masques bambara, dogon ou malenke, un chapeau peul, des plantes, des fleurs et de grandes photos «exotiques» en noir et blanc… Un petit coup d’oeil au tableau dressé en face du bar (soirées thématiques de sushis, de pâtes, etc.), et je me dis avec un brin d’appréhension: «Pas encore de la… fusion!» On nous reçoit avec gentillesse. En nous présentant la carte, on nous apporte deux verres d’eau – appréciable attention que trop de restaurateurs négligent depuis quelque temps. La carte? Simple et ordonnée, sans chichis, et plutôt sympa malgré ses fautes d’orthographe. J’ignore combien de fois nous en faisons le tour avant de finir par choisir parmi ces salades César (classique, au poulet, au saumon), ces gambas aux noix de cajou, ces pasta aux fruits de mer ou au fromage, ces tempuras, brochettes, tartares, volailles. Une Leffe pour moi et un demi de vin rouge pour mon amie, nous voilà prêts à attendre nos premiers plats. Chaud et parfumé, mon velouté de lapereau a la couleur et la texture d’une chaudrée; je l’aurais souhaité plus crémeux, mais l’essentiel y est: le goût. Mon amie a opté pour une entrée de canard confit à la pékinoise – des enveloppes de crêpes à la farine de sésame grillé et une salade dont je réquisitionne plusieurs bouchées, tout carnivore que je suis. La suite s’avère aussi abondante, agréable et parfumée, aussi bien la gigantesque assiette de ma compagne (vermicelle Paad Thaï aux crevettes, poulet, arachides et sauce soya) que mon tartare (saumon et noix de St-Jacques, plus un soupçon de saumon fumé) parfumé d’herbes où domine à peine l’arôme de l’aneth. Bref, pour l’une des rares fois où la cuisine fusion me réussit, je pense à ce personnage comique qui disait: «Je m’estime satisfait d’avoir autant de plaisir à être content». Et, tandis que je sirote un café, mon vis-à-vis se tape une… crème glacée frite. Bien sûr que ça existe: j’en ai même mangé.
Restaurant Azimut
8084, rue du Sirocco
Charny (Québec)
Tél.: (418) 832-0218
Menu du jour à partir de 7,95 $
Table d’hôte: 14,95 à 21,95 $
Rêves d’Anticosti
«De plume et d’esprit…», encore une fois, c’est-à-dire «la chasse vue autrement» par le restaurant Le Pailleur du Château Bonne Entente! Cette année, ce festival désormais traditionnel se poursuit jusqu’au 17 novembre sous le thème «Rêves d’Anticosti» et met en vedette le gibier de poil et de plume, ainsi que les poissons et fruits de mer. Les vins français blancs et rouges des maisons Jaboulet et Cordier seront à l’honneur pour arroser médaillons de caribou et suprême de caille rôtie au gingembre, mignon de boeuf en étage de pleurotes gratiné au camembert, magret de canard farci sous la peau à la pousse des sous-bois, accord de saumon et crevettes, magret ou tartare de canard, assiette du pêcheur et autres victuailles de la table d’hôte ou du menu de dégustation. Par ailleurs, et jusqu’au 14 novembre, Le Pailleur propose aussi son buffet musical du dimanche soir, toujours animé par le pianiste et accordéoniste Claude Olivier.
Restaurant Le Pailleur
Château Bonne Entente
3400, chemin Sainte-Foy
Sainte-Foy (Québec)
Tél.: (418) 653-5221